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FICHE 10 : LE CHAMP LEXICAL








              Définition
                                                                         Exemple
              On appelle champ lexical ou réseau lexical  l’ensemble des
              mots et expressions qui, dans un texte, expriment la même   →  Le champ lexical de la
              notion, appartiennent au même thème.                          montagne englobera des mots
              Le réseau lexical inclut donc l’ensemble                      comme neige, isard, torrent,
              des termes qui évoquent le thème présenté                     avalanche… et les adjectifs qui les
              y compris les connotations. C’est ainsi que                   accompagnent.
              vacances ne concerne pas directement le thème de la mer
              mais peut l’évoquer par connotation.                       →  Le champ lexical de la mer
              Les mots qui composent un champ lexical peuvent être          associera : bateau, naviguer,
              synonymes, appartenir à la même famille, au même              ancre, port, horizon, sable, vent,
              domaine, à la même notion. Prenons le champ lexical de la     vacances…
              guerre : nous pourrons trouver des mots :
              •  synonymes : guerre, conflit, combat, affrontement…
              •  de même famille : guerre, guerrier, guerroyer…
              •  appartenant au même domaine : soldat, arme, troupe, commandement…
              •  appartenant à la même notion : blessure, violence, hostilité, dévastation…

              Ainsi l’étude du (ou des) champ(s) lexical(aux) d’un texte permet de dégager le (ou les) thème(s) majeur(s).



          L’association de réseaux lexicaux

          Plusieurs champs lexicaux peuvent se succéder ou se combiner dans un même texte. Dans le texte
          suivant, deux principaux réseaux lexicaux s’entremêlent :

          →  celui de l’incendie, (en gras bleu droit)
          →  celui de la blessure et, par extension, de la mort, (en droit gras noir).



              Exemple
                         Au long des jours, la blessure qui avait ensanglanté l’érable s’étendit, les routes étaient
                         bordées de deux traits de sang. Une sourde inflammation gonflait la terre. Les peupliers
                         s’allumaient sous une flamme froide mais plus étincelante que le soleil. Des serpentements
              de braises couraient dans les haies. Les prés meurtris bleuissaient le long des ruisseaux. Le
              charbonnement des colchiques étouffait les prés sous sa vapeur de soufre. La forêt résistait, elle restait
              avec ses sapins bourrus et solides. On enviait les hommes de la forêt, car nos faibles arbres des prés, nos
              boqueteaux, les peupliers de nos fontaines, tout ça n’était plus qu’un brasier. Et chaque jour, les arbres
              enflammés étaient moins roux, plus jaunes, plus minces. On sentait que tout allait s’éteindre.
                                                                  Jean Giono, « Automne en Trièves », L’Eau Vive
              Analyse
              Jean GIONO utilise donc ces deux réseaux pour évoquer l’automne et leur emploi contribue à créer une
              impression d’embrasement général de la nature.
              En fait, les deux réseaux se croisent puisque le sang de la blessure renvoie au rouge de l’incendie et les
              deux évoquent la fin prochaine annoncée par « bleuissaient » et exprimée par la dernière phrase « tout
              allait s’éteindre ».




                                                                               CNED – SECONDE – FRANÇAIS  35
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