Page 160 - Introduction particuliers
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Techniques Bancaires

            L’escompte est une opération de crédit à court terme entrant dans un circuit économique sain,
            étant donné qu’un effet de commerce représente le règlement d’une vente de marchandises. Il
            permet au banquier de faire fructifier ses dépôts à vue ou à courte échéance en appliquant aux
            effets  un  taux  supérieur  à  celui  qu’il  octroie  à  ses  dépôts.  La  différence  entre  les  deux  taux
            constitue son bénéfice brut.
            Les  recours  sont  au  surplus  énergiques  et  rapides  car  ils  bénéficient  du  droit  cambiaire  (droit
            attaché aux effets de commerce). On les nomme "recours cambiaire", terme de droit signifiant
            que  les  recours  sont  exercés  en  vertu  de  la  partie  du  droit  commercial  (appelé  cambiaire)
            applicable aux effets de commerce dont la procédure est simple, rapide et peu coûteuse.
            L’opération  d’escompte commercial  présente un  risque  bien divisé  par  la  solidarité de tous  les
            signataires de l’effet de commerce (tireur, tiré, aval, endosseurs et endossataires).

            Définition de l’escompte


            L'escompte est une opération qui consiste pour une banque à racheter à une entreprise les effets
            de commerce (billets à ordre et traites) dont elle est porteuse (bénéficiaire final) avant l'échéance,
            et  ce  moyennant  le  paiement  d'agios.  Le  cédant  (le  bénéficiaire  du  crédit)  reste  garant  du
            paiement. L’escompte est un crédit de fonctionnement adapté à l’actif circulant et qui comporte
            des sûretés particulières. Il est une forme très classique de crédit à court terme.
            L'escompte fait donc intervenir trois parties :

                • l'entreprise bénéficiaire de l'escompte, appelée le cédant,
                • le débiteur de l'effet, appelé le cédé,
                • le banquier qui est, lui, le cessionnaire.
            Pour utiliser l'escompte, l’entreprise doit :
              être payé au moyen d'effets de commerce (lettre de change ou billet à ordre),
              obtenir de son banquier un accord pour une ligne d'escompte,
              céder  avant  échéance  les  effets  qu'elle  détient  à  son  banquier.  Ce  dernier,  après  un  tri
                éventuel, créditera le compte de son client du montant des effets, déduction faite des agios
                (intérêts et commissions).

            Pratiquement,  le  cédant  va  remettre  l'effet  à  sa  banque  soit  en  l'endossant  si  le  nom  du
            bénéficiaire est déjà indiqué, soit en inscrivant comme bénéficiaire le banquier.


            Processus d’escompte

            Ce mode de financement s'appuie sur deux opérations parallèles, indissolublement liées :
              d'une part, l’escompte des effets tirés sur les clients de l’entreprise. L'encours autorisé est
                fonction du montant des effets escomptés et ne doit pas dépasser la ligne d’autorisation fixée
                par la direction de la banque.
              d'autre part, une opération de crédit matérialisée généralement par le versement en compte
                courant  du  montant  de  l’escompte.  L'étude  de  la  mise  en  place  d'une  ligne  d’autorisation
                s'intègre  dans  l'étude  globale  de  l'entreprise  et  de  ses  besoins  de  trésorerie  et  nécessite
                également une étude particulière de la clientèle de l'entreprise cédante (sa composition, ses
                modes de paiement, ses délais de paiement, et sa qualité).









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