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Fonction engagement en milieu bancaire

            Cette  segmentation  a  différents  enjeux,  d’abord  de  classer  les  clients  pour  mieux  pouvoir  les
            répartir sur les portefeuilles clientèles des différents conseillers en fonction de leur statut et de
            leur  spécialisation.  Généralement,  sur  la  clientèle  des  Particuliers,  les  clients  classifiés  T1  sont
            gérés  par  la  personne  en  charge  de  l’accueil,  les  T2  T3  et  T4  par  le  Conseiller  en  Clientèle
            Particuliers et ainsi de suite en fonction de l’importance du client et de ses avoirs.
            Cette segmentation permet également de cibler les actions marketing et de communication en
            privilégiant un certain type de clientèle lors d’actions ponctuelles. Elle permet également de suivre
            l’évolution commerciale du client au cours de son  cycle de collaboration avec la banque. Cette
            segmentation  est  bien  sûr  évolutive  et  peut  être  modifiée  au  cours  de  la  relation.  Elle  est
            particulièrement intéressante de ce point de vue pour le commercial, qui peut également mieux
            juger  de  la  rentabilité  de  tel  ou  tel  client  et  ainsi  mieux  cibler  ses  actions  pour  améliorer  sa
            rentabilité commerciale.
            Ces outils de segmentation clientèle doivent contribuer à mieux construire une relation avec le
            client, selon ses attentes en considérant la valeur actuelle et potentielle du client. Ils sont autant
            d’opportunités pour construire une relation commerciale forte et durable.

                   Conséquence de la segmentation : Une évolution de l’organisation

            Toutes  ces  segmentations  ne  sont  efficaces  que  si  elles  sont  comprises  et  acceptées  par
            l’ensemble du personnel bancaire et en particulier du personnel des agences. Or, la mise en place
            d’une nouvelle segmentation est associée à de nouvelles démarches commerciales proposées en
            agence et nécessitant l’adhésion de tous. A cet effet, la formation des ressources humaines est
            donc  primordiale.  Dans  ce  nouveau  contexte,  cette  formation  doit  expliquer  les  objectifs  de  la
            segmentation,  l’importance  de  la  relation  client  et  surtout  de  la  traçabilité  et  de  la  bonne
            circulation de l’information.

            Les applications de GRC ne sont pas des outils miracles pour comprendre le client et répondre à
            ces  besoins.  Elles  nécessitent  une  implication  de  l’ensemble  de  l’entreprise  bancaire  et  une
            réorganisation des fonctions vers le client. Sans cette réorganisation, la GRC ne devient qu’un coût
            et reste sans intérêt pour la productivité bancaire.

            c.  La GRC au centre de la stratégie des banques


            La mise en place de la GRC vise à augmenter la rentabilité des clients par des ventes additives, une
            réduction  du  coût  de  gestion  des  clients  et  une  fidélisation  accrue.  La  personnalisation  de  la
            relation mise en œuvre ne peut pas être généralisée à l’ensemble des clients. Comme nous l’avons
            montré, la multiplication des canaux de contacts doit permettre de choisir le meilleur canal pour
            chaque client en fonction de son potentiel.
            Il faut également distinguer deux types de fidélité : la fidélité d’attitude ou de choix qui reflète une
            préférence ou un engagement du client vis-à-vis de la banque et une fidélité de comportement qui
            peut se mesurer par le nombre de produits détenus et la possession d’un interlocuteur bancaire
            unique. Une relation client réussie implique une véritable fidélité de la part du client incluant ces
            deux facettes : la préférence pour cette banque et un comportement exclusif envers elle. C’est du
            moins ce que recherche les banques mais qu’elles ne trouvent que rarement chez leur clientèle et
            en particulier chez leurs prospects qui entretiennent plutôt une relation d’affaire et de marché («
            faire parler la concurrence ») avec la banque. La vente des packages bancaires, de plus en plus
            courante dans la banque commerciale, donne seulement une impression de fidélité des clients.
            Elle les met dans un état de dépendance qui surestime le succès des opérations commerciales.
            Penser que le client est devenu fidèle parce qu’il a souscrit tel ou tel produit et ne pas entretenir la
            relation peut s’avérer dangereux.

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