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Environnement bancaire et monétaire


            a. Contexte


            Le blanchiment des capitaux est un phénomène mondial qui s’est considérablement diversifié et
            amplifié sous l'effet de la mondialisation, l’internationalisation des flux financiers et des échanges
            inter étatiques. Ce phénomène devient plus complexe, puisqu’il fait appel aux mécanismes de la
            finance, de la bourse ou du droit des sociétés.
            Il  s’agit  d’une  économie  souterraine  composée de  fonds  destinés  à  des  bénéficiaires  inconnus,
            échappant aux comptabilités nationales. Selon le Fonds Monétaire International, ce phénomène
            représente entre 600 et 1500 milliards de dollars. Pour certains analystes, il varie entre 2% et 7%
            du PIB mondial.
            La  lutte  contre  les  bénéfices  illégaux  et  criminels  s’est  inscrite  comme  une  priorité
            gouvernementale ces dernières années.
            Le Maroc qui a conclu des accords de partenariat déterminants avec les Etats Unis, la Turquie et
            l’Union Européenne a clairement affiché sa volonté de se conformer à la légalité internationale et
            de s’engager à lutter contre les formes de blanchiment.
            Les  banques  sont  appelées  à  activer  la  mise  à  niveau  de  leurs  systèmes  d’information  pour
            répondre aux exigences légales et réglementaires en matière de lutte contre le blanchiment des
            capitaux et le financement du terrorisme.

            b. Contenu synthétique de la loi


                   Définition du Blanchiment des capitaux

            Constituent  un  blanchiment  de  capitaux,  les  infractions  ci-après,  lorsqu’elles  sont  commises
            intentionnellement :

            · Le fait d’acquérir, de détenir, d’utiliser, de convertir ou de transférer des biens dans le but de
              dissimuler ou de déguiser l’origine de ces biens, dans l’intérêt de l’auteur ou d’autrui lorsqu’ils
              sont le produit de l’une des infractions prévues dessous :

            · Le fait d’aider une personne impliquée dans la commission de l’une des infractions prévues à
              échapper aux conséquences juridiques de ses actes ;
            · Le  fait  de  faciliter,  par tout  moyen,  la  justification  mensongère  de  l’origine  des  biens  ou  des
              produits de l’auteur de l’une des infractions ayant procuré à celui-ci un profit direct ou indirect ;
            · Le  fait  d’apporter  un  concours  ou  de  donner  des  conseils  à  une  opération  de  garde,  de
              placement, de dissimulation de conversion ou de transfert du produit direct ou indirect de l’une
              des infractions prévues ci-dessous.
            La définition prévue ci-dessus est applicable aux infractions suivantes :
            · Le trafic de stupéfiants et matières psychotropes.
            · Le trafic d’êtres humains.

            · Le trafic d’immigrants.
            · Le trafic illicite d’armes et de munitions.
            · La corruption, la concussion, le trafic d’influence et le détournement de biens publics et privés.

            · Les infractions de terrorisme.
            · La contrefaçon ou la falsification des monnaies ou effets de crédit public ou d’autres moyens de
              paiement.




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