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Les Bases Techniques et Juridiques de l’Assurance

             La  Police  collective :  Les  co-assureurs  confient  la  gérance  du  contrat  à  un  seul  assureur  qui  seul
              entretient des relations avec le souscripteur et établit la police commune.
       En principe, il n'y a pas de solidarité entre les co-assureurs, comme il l'est rappelé dans l'exemplaire de la
       police remise au souscripteur. Mais, dans certains cas, la co-assurance peut être solidaire, chacun des co-
       assureurs pouvant être alors tenu pour l'intégralité du sinistre à l'égard du bénéficiaire. En principe, ce co-
       assureur introduira son recours à l'encontre des autres co-assureurs. En pratique, les co-assureurs donnent à
       l'un d'eux, dénommé l'apériteur, le mandat d'évaluer le risque, de souscrire le contrat pour son compte, de
       percevoir les primes, de régler les sinistres, voire de les représenter en justice. Cet apériteur, choisi par le
       courtier du souscripteur, a le devoir de vérifier le risque et de procéder à sa tarification pour le compte des co-
       assureurs. L'apériteur va alors établir le contrat pour le compte de la coassurance. Sa responsabilité peut être
       engagée à l'égard de ses mandants s'il commet une faute dans sa gestion. Toutefois, l’apériteur ne souscrit
       pas pour le compte des co-assureurs qui s'engagent seuls sur leur part, au vu des éléments d'appréciation du
       risque qu'il leur fournit, et matérialisent leur accord par une convention de coassurance fixant notamment le
       taux de la commission d’apérition.


          d.   Division des risques entre assureurs et réassureurs / La réassurance

             Origines et principe de la réassurance

       D'origine très ancienne, puisqu'on la retrouve en 1370 dans un contrat d'assurances de marchandises entre
       Gènes et les Pays-Bas. La Grande Ordonnance sur le Commerce Maritime de Colbert de 1681 dispose que "s'il
       advient que les assureurs ou chacun d'entre eux, après avoir signé en quelque police se repentent ou aient
       peur, ou ne voudraient plus assurer sur tel navire, il sera en leur liberté de faire réassurer par d'autres, soit en
       plus grand ou moindre prix." Il peut parfois arriver que plusieurs assurés soient victime d’un même sinistre en
       même temps. C’est le cas notamment dans la survenue de catastrophe naturelle telle que les tempêtes où les
       inondations.
       Même dans ces cas extrêmes, la compagnie d’assurance n’est pas, en général, en mesure de couvrir ces frais.
       Certains  sinistres  peuvent  toutefois  faire  abaisser  les  perspectives  financières  d’une  entreprise  ou  bien
       amener une révision des cotisations. Certaines entreprises d’assurance choisissent parfois de réassurer leurs
       propres  risques  dans  des  compagnies  de  réassurance  afin  de  pouvoir  faire  face  à  tous  les  cas  de  figure
       possible. La réassurance est le pivot de l'assurance moderne, dans la mesure où elle permet à un assureur de
       se faire lui-même "réassurer" pour tout ou partie des risques qu'il prend en charge. Sans réassurance, il ne
       peut y avoir couverture des grands risques. N'étant pas soumis aux règles du Code des Assurances, dans tous
       les cas où l'assureur se réassure contre les risques qu'il a assurés, il reste seul responsable vis-à-vis de l'assuré.
       La réassurance est un contrat par lequel un assureur, dénommé cédant, se réassure pour tout ou certains des
       risques qu'il a pris en charge auprès d'un assureur spécialisé, appelé réassureur. Elle diffère de la coassurance,
       dans la mesure où l'assuré n'a aucun lien de droit avec le réassureur qu'il ne connait pas.
             Différentes formes de réassurance

          ·  Réassurance facultative - Considérée au cas par cas, elle porte sur une affaire précise. le risque est
              potentiellement important et le réassureur accepte de prendre un pourcentage.

          ·  Réassurance  conventionnelle  -  partage  d‘un  flux  d’affaires  entre  la  cédante  et  le  réassureur.  La
              réassurance est concrétisée par la conclusion d'un Traité de réassurance. Elle porte non pas sur un
              risque isolé, mais sur un volume d'affaires. C'est pourquoi, elle a vocation à garantir l'assureur contre
              le  risque  présenté  par  la  prise  en  charge  de  sinistres  trop  importants  par  rapport  à  ses  capacités
              financières. La cédante conserve à sa charge une part de sinistre appelée "plein de rétention".

          ·  Réassurance  en  quote-part  (Ou  en  excédent  de  pleins)  -  La  cédante  cède  une  proportion  fixée  à
              l'avance d'un portefeuille de polices désigné, tel que risque incendie.


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