Page 163 - Les Kamasutra
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bien Qu’aujourd’hui, mais que, si l’on néglige une fois la requête
          peut en garder rancune. Ici encore, le choix sera déterminé par le
          meilleur résultat à obtenir.
            En pareille occasion, toutefois, la courtisane pourra apaiser son
          ami en lui disant qu’elle a quelque chose à faire et qu’elle satisfera à
          sa requête le jour suivant : de cette manière, elle ne perdra point la
          chance de gagner l’argent qu’on lui offrait.

            Si   la   chance   de   gagner   de   l’argent   et   celle   d’éviter   quelque
          désastre se présentent à la fois, les Sages sont d’avis qu’il faut
          préférer la chance de gagner de l’argent ; mais Vatsyayana dit que
          l’importance limitée, tandis qu’un désastre, une fois évité, peut ne
          plus revenir. Ici, au surplus, ce qui doit déterminer le choix, c’est
          laideur ou l’insignifiance du désastre.
            Les gains de la plus riche et de la meilleure classe de seront
          affectés aux dépenses suivantes :
            À bâtir des temples, réservoirs et jardins ; à donner un millier
          vaches à différents Brahmanes ; à pratiquer le culte des dieux et
          célébrer des festivals en leur honneur ; et, enfin, qui pourront être
          dans leurs moyens.
            Les gains des autres courtisanes seront dépensés comme suit :
            À posséder un habillement blanc à porter chaque jour ; à se curer
          nourriture et boisson en quantité suffisante pour apaiser et soif ; à
          manger chaque jour un tambula parfumé, c’est-à-dire mélangé de
          noix de bétel et de feuilles de bétel ; et à porter des ornements rodés
          d’or. Les Sages disent que ces dépenses les gains de toutes les classes
          moyennes et inférieures de courtisanes mais Vatsyayana est d’avis
          que leurs gains ne peuvent être fixés en aucune façon, attendu qu’ils
          dépendent des conditions du lieu, de la coutume du peuple, de leur
          propre physionomie, et de bien d’autres choses.

            Si une courtisane veut empêcher un homme de s’adresser à une
          autre femme ; ou si elle veut le détacher d’une autre femme avec
          laquelle il est lié ; ou priver une femme des gains qu’elle en a tirés ;
          ou   si   elle   croit   qu’elle   élèverait   sa   position,   gagnerait   de   gros
          bénéfices et se rendrait désirable à tous les hommes en s’unissant



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