Page 99 - Microsoft Word - méthode Coué
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produisit et je n'eus plus qu'une idée : aller à Nancy remercier mon
bienfaiteur.
J'y fus donc et trouvai l'homme excellent, attirant par sa bonté et sa
simplicité, qui est devenu mon ami.
C'était indispensable de le voir sur son terrain d'action. Il me convia à
une séance populaire. J'entendis un concert reconnaissant. Les
lésions pulmonaires, déplacements d'organes, l'asthme, le mal de
Pott (!), la paralysie, toute cette horde funeste reculait. J'ai vu
marcher une paralytique tordue et déjetée sur une chaise. Coué avait
parlé, il réclamait la confiance, la grande, l'immense confiance en soi.
Il disait : « Apprenez à vous guérir, vous le pouvez; moi je n'ai jamais
guéri personne. C'est en vous qu'est le moyen, appelez votre esprit,
faites-le servir à votre bien physique et moral, et il viendra, il vous
guérira, vous serez fort et heureux. » Ayant parlé, Coué s'approcha
de la paralytique : « Vous avez entendu, croyez-vous que vous allez
marcher ? » - « Oui. » - « Eh bien, levez-vous ! » La femme se leva,
elle marcha, fit le tour du jardin. Et le miracle s'accomplit.
Une jeune fille, atteinte du mal de Pott, dont la colonne vertébrale se
redressait après trois visites, me dit son bonheur intense de se sentir
renaître, alors qu'elle se croyait perdue.
Trois femmes, guéries de lésions pulmonaires, exprimaient leur
enchantement d'être rendues au travail, à la vie normale. Coué, au
milieu de ces gens qu'il aime, m'apparut comme un être à part, car
cet homme ignore l'argent, tout son travail est gratuit et son
désintéressement extraordinaire ne lui permet pas de jamais recevoir
un centime. « Je vous dois quelque chose, lui dis-je, je vous dois
même tout… - Non, seulement le plaisir de continuer à vous bien
porter… »
Une irrésistible sympathie entraîne vers ce philanthrope bon enfant;
bras dessus, bras dessous nous fîmes le tour du potager qu'il cultive
lui-même, se levant tôt. Presque végétarien, il considère avec
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