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gestion  de  crise  a  ete  adoptee,  celle  de  limiter  le  nombre  de  malades

               susceptibles  d’avoir  besoin  d’une  reanimation,  tout  en  maintenant  au

               maximum  les  activites  economiques.  D’autres  pays,  avec  une  pratique


               intensive  de  tests  et  de  suivi  des  personnes  infectees  ajoutee  aux  gestes



               barrieres  ont  ete capables de  juguler  l’epidemie avec  beaucoup  moins  de






               deces  et  parfois  meme  sans  confinement  total.  Quand  cette  premiere





               strategie a echoue, il ne restait plus que la mesure extreme du confinement



               et de la mise a l’arret d’une grande partie du fonctionnement economique et
               social.


               Cette approche n’est pas medicale, visant a juguler l’epidemie en faisant le


               moins  de  morts  et de  personnes  malades,  elle  est  politique, celle d’une  «
               gouvernance » qui gere la societe comme une entreprise, en se donnant les



               moyens que les personnes et leurs besoins coutent le moins possible. Il ne


               s’agit plus seulement que les salarie-e-s produisent plus mais il faut adapter


               la  main  d’œuvre  aux  besoins  du  marche  et  de  la  rentabilite  de  la  societe




               conçue  comme  une  entite  economique.  A  la  flexibilite  du  marche  doit

               repondre la flexibilite de la main d’œuvre. Dans le cadre de la crise, on en





               arrive a ce que le ministere de la sante puisse suggerer de limiter fortement


               l’admission  en  reanimation  des  personnes  les  plus  fragiles,  et  que  les

               experts  de  l’ARS  Ile  de  France  puissent  ecrire  «  Il  est  possible  que  les




               praticiens  sur-sollicites  dans  la  duree  soient  amenes  a  faire  des  choix

               difficiles  et  des  priorisations  dans  l’urgence  concernant  l’acces  a  la

               reanimation  »et  organiser  dans  cette  situation  d’exception  une  non


               admission en reanimation des lors qu’elle « risquerait aussi de priver un

               autre patient d’une prise en charge en reanimation, alors qu’elle il aurait



               plus  de  chance  d’en  beneficier  »  sans  que  cela  soit  refute  par  le


               gouvernement.

               Les  conse quences  dramatiques  a   toutes  les  e tapes  de  la
               crise
               C’est ainsi que la Ministre du Travail tancera publiquement les entreprises

               du  batiment  de  ne  pas  reprendre  le  travail  durant  le  confinement,  ou
               sanctionnera  d’une  suspension  un  inspecteur  du  travail  entamant  une

               procedure  pour  obliger  une  association  d’aide  a  domicile  a  mettre  a



               disposition des salariees, qui travaillent au contact de personnes infectees

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