Page 99 - LNVF
P. 99

sante publique, touche en priorite les milieux populaires et les  personnes

               racisees.  Cette  durete  pour  faire  appliquer  le  confinement  s’accompagne

               d’une  mansuetude  certaine  pour  les  manquements  aux  mesures  de



               protection  dans  les  entreprises.  Plus  de  15  millions  de  controles  ont  ete
               realises  par  les  forces  de  l’ordre,  donnant  lieu  a  plus  de  900  000




               verbalisations et les quartiers populaires sont particulierement vises, 17 %





               des personnes ont ete controlees dans le 93 contre


               5,9 % au niveau national. Les discriminations racistes, deja insupportables,



               sont renforcees par l’impunite policiere et les violences et humiliations se
               multiplient  dans  les  quartiers  populaires,  allant  jusqu’au  couvre-feu

               discriminatoire impose aux habitant es de certains quartiers par la ville de
               Nice.  En  outre  la  liberte  d’expression  est  bafouee  lorsque  des  personnes




               ayant deploye une banderole a leur balcon ou sur un mur de maison a Paris,


               Marseille...ont reçu la visite de la police
               leur enjoignant de l’enlever. Pire, une personne de Toulouse ayant inscrit
               sur sa banderole



               « Macronavirus, a quand la fin ? »a ete placee en garde a vue pour outrage a




               personne depositaire de l’autorite publique.



               Enfin, dans tous les milieux sociaux, les tensions generees par les mesures
               de  confinement  entra  nent  une  augmentation  des  violences  faites  aux
               femmes  ou  aux  enfants,  alors  que  la  charge  mentale  des  femmes,


               notamment celles qui sont en teletravail, s’aggrave fortement.

               L’e tat d’urgence sanitaire de plus en plus autoritaire

               La  proclamation  de  l’etat  d’urgence  sanitaire  au  23  mars  succede  a  la




               periode d’etat d’urgence





               « antiterroriste » prononce en 2015, qui a ete prolonge a 6 reprises jusqu’a


               l’integration  dans  le  droit  commun  par  la  loi  SILT  en  2017  de  mesures

               censees  rester  d’exception,  comme  les  assignations  a  residence,  les


               perquisitions  administratives  et  la  fermeture  administrative  des  lieux  de
               culte.  Elles  ont  ete  utilisees  pour  la  repression  des  mouvements  sociaux






               (Gilets jaunes, reforme des retraites, etc.). Cette logique banalise le systeme
               d’exception dans les reponses gouvernementales aux situations de crise.

                                                           99
   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104