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Parce l’obligation du strict maintien du salaire ne vaut que pour les salarie-
e-s au SMIC, celui de plus de la moitie des 11 millions de personnes en
chomage partiel est ampute, augmentant le nombre de personnes se
trouvant en situation de pauvrete, d’autant que certaines depenses ont
augmente, que les enfants, ou les etudiants, ne mangent plus a la cantine
scolaire par exemple, que certaines associations et services sociaux
indispensables aux familles les plus fragiles sont desormais fermes.
D’autres n’ont tout simplement plus de revenus du tout. La misere et meme
la faim reapparaissent, le nombre de personnes ayant recours aux
structures solidaires explose.
D’autres depenses deviennent insupportables, notamment le montant des
loyers pour les foyers dans lesquels le loyer represente un tiers des
depenses. Au 17 avril, presque 3 millions de menages, soit 6 a 7 millions de
personnes, sont en difficulte pour payer leurs charges de logement, ayant
vu leurs ressources baisser voire dispara tre. Le gouvernement se refuse a
imposer a minima un moratoire des loyers, la suspension des expulsions et
des sanctions a l‘encontre de locataires en impaye de loyer, et a debloquer
quelques milliards d’euros pour apurer les dettes locatives.
Il y a ceux qui n’ont pas le choix et qui doivent rester confines dans une
dizaine de metres carres, les quatre millions de personnes mal logees, dans
des logements insalubres. Et puis il y a les 3,4 millions d’heureux
proprietaires de residences secondaires, dont une bonne partie s’est
empressee de s’y refugier des l’annonce des mesures de confinement
d’Emmanuel Macron (17 % des parisiens).
Pour les sans-logis, les sans-papiers, les migrant-e-s, les personnes
accueillies dans les foyers, ou enfermees dans les CRA la crise sanitaire
devient une veritable bombe, parce que le gouvernement se refuse a fermer
les CRA, ou a regulariser la situation des sans-papiers avec droit aux
revenus sociaux et acces gratuit a la sante.
La demarche repressive s’accompagne d’une attitude infantilisante et
repressive vis a vis de la population, qui accentue le delitement organise du
lien social. Pour sanctionner les eventuelles infractions au confinement, on
ne prend pas en compte les difficultes des couches sociales les plus
defavorisees, on prefere stigmatiser l’irresponsabilite des classes
dangereuses. Cela aboutit a faire de la prevention du risque sanitaire une
politique disciplinaire en faisant peser sur les individus la contrainte de
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