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COMMENT, NU ?
C’est décidé, aujourd’hui, je cours. Je vais faire un footing…
nu ! Oui, oui, tout nu… mais avec des chausses. Je suis à la
campagne et donc pas de sous-entendu en sous-bois ou même
entendu de : atteinte aux bonnes sœurs… mœurs (excusez).
Enfin, quoi ? Il faut manger sain, naturellement et bien… je
cours… nature et même si l’on dit que la nature “se pare de
ses plus beaux atours”, je dis toute même qu’il y une certaine
gâterie à m’apercevoir… si le cas se présente.
J’entrevois des haussements d’épaules et ceux qui pensent : un
caleçon, au moins pour minimum et bien, non… n’insistez pas.
Et ne pensez pas que j’ai la cuisse légère parce qu’il me prend
idée de courir ainsi dans les bois entre les regards d’une
rivière qui pourrait sortir de son lit et des feuillages prêts par
pudeur à m’habiller par vent siffleur et oiseaux persifleurs et
de celui qui glande la haut, le Très Haut.
Donc avant de poser mon premier pas de foulée sur le
vénérable sol de ma contrée bien aimée, je prends quelques
forces et me tartine de mon fromage adoré le Sainte-Maure-de-
Touraine.
Allez, je m’échauffe les muscles et hop, dehors. Il est matin, il
fait un tantinet frais. Je prends une petite route qui mène
directement sur un chemin viticole. Je n’ai pas vraiment le
temps de m’apercevoir que la voiture de la factrice arrive,
qu’elle freine brusquement. Aucun temps de réagir, je me
fracasse comme sur mur, la tête sur sa portière et tombe
comme une marionnette, à terre.
La factrice prend peur ; appel, les pompiers, la police, les
journalistes et je suis embarqué à l’hôpital le plus proche et
j’intègre quelques jours plus tard l’hôpital psychiatrique.
— Non, monsieur courir nu n’est pas synonyme de premier
homme sur la terre. Non, monsieur vous avez arrêté votre
traitement et vous devez être soigné.