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veloppés dans les universités nigérianes. La fermeture du programme de
maîtrise en cinéma africain proposé par le Center for Film and Media Stu-
dies de l'Université de Cape Town, en Afrique du Sud, a laissé l'Afrique
subsaharienne avec peu de programmes de ce type sanctionnés par un di-
plôme.
La marginalisation, ou ce que j'appelle la fragmentation, des études
sur le cinéma africain le long de lignes disciplinaires disparates n'est pas
propice à la formation du fifeld des études sur le cinéma africain, en parti-
culier en Afrique, où intuitivement il devrait avoir une base solide à partir
de laquelle il pourrait s'étendre au reste du monde. Au contraire, la majorité
des publications d'études critiques proviennent de chercheurs basés en oc-
cident. Cette tendance doit être inversée, ou du moins équilibrée. Peu d'ini-
tiatives ont été développées au cours des dix dernières années par le Conseil
pour le developpement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CO-
DESRIA) et le Conseil américain des sociétés savantes, qui traitent de la
production et de la diffusion des connaissances sur les écrans africains. Ces
initiatives institutionnelles consistent en des ateliers thématiques organisés
par le CODESRIA lors des éditions du FESPACO afin d'engager les uni-
versitaires et les praticiens dans des réflexions critiques sur le cinéma afri-
cain et sur le Programme des Humanités Africaines, grâce auquel des projets
de recherche tels que le livre de Dominica Dipio, Gender Terrains in
African Cinema, sont publiés . Le Programme des Humanités Africaines
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est un programme de mentorat et de mise en réseau conçu pour les
universitaires de 5 pays du Commonwealth: Ghana, Nigeria, Afrique du
Sud, Ouganda et Tanzanie. Les contributions de ces deux initiatives
majeures ne sont pas négligeables, mais il faut indéniablement en faire plus
pour créer un impact tangible dans tout le domaine.
De même, le développement de revues plus pointues en tant que
débouchés pour les études critiques du cinéma africain est nécessaire, en
plus des publications telles que le Journal of African Cinemas, le magazine
de cinéma panafricain Awotele, le Sanaa Journal of African Arts, Media,
and Cultures, le Journal of Nigerian Theatre and Film Studies, l'African
Studies Review, Research in African Literatures et Black Camera. Ces pu-
blications s'inscrivent dans la longue tradition d'organes tels que le maga-
zine et l'éditeur Présence Africaine, le magazine sud-africain Drum et la
revue bimestrielle L'Afrique littéraire et artistique.
Au-delà de l'Afrique, notamment dans le contexte global des études
sur les médias et le cinéma, les études sur le cinéma africain restent en
marge du domaine. Selon Moradewun Adejunmobi et Lindiwe Dovey
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8, les facteurs qui contribuent à cette situation sont les affiliations départe-

