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Boukary Sawadogo / Défendre les études cinématographiques en Afrique 451

du contenu (IROKO-TV, Star Times en Chine, Zee TV en Inde, DStv, Afri-
cable, A+), les technologies vidéo et numériques qui façonnent l'émergence
du cinéma populaire et du fifre de genre, et les préférences du public pour
les histoires locales (re)définissent la construction et la diffusion des récits
3 . D'autres chercheurs ont noté le rôle des festivals, tant sur le continent
qu'en dehors, en tant que prolongement des diverses initiatives d'exposition
du cinéma africain .
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La circulation des connaissances critiques sur les médias audiovi-
suels africains, œuvres produites localement et des productions d'universi-
taires basés en Occident, reste encore limitée sur le continent par rapport à
ce qu'elle était dans les années cinquante. Le nombre d'études scientifiques
de qualité sur les productions audiovisuelles africaines publiées chaque
année est nettement inférieur à celui de l'ensemble des études sur la pro-
duction cinématographique africain... Cet écart est révélateur des problèmes
structurels profonds de l'économie de l'édition et de la circulation des idées,
que la promesse de l'accessibilité numérique et en ligne n'a pas encore to-
talement concrétisée.

La marginalisation des arts de l'écran africains dans les études
sur le cinéma et les médias / Études sur les médias

Les multiples changements intervenus dans le cinéma africain au
cours des quinze dernières années, techniques de production, méthodes de
distribution, création d'écoles de cinéma, n'ont pas encore modifié le statu
quo de la composante études critiques, qui manque d'attention ou est carré-
ment négligée. Ceci est évident sur le continent par l'invisibilité relative des
études de cinéma africain dans les universités africaines, le nombre limité
de revues savantes qui se concentrent sur le cinéma africain, et les quelques
conférences sur le cinéma africain qui se tiennent régulièrement. D'une ma-
nière générale, et en dehors du continent, le cinéma africain doit encore re-
lever des défis pour attirer l'attention dans le domaine des études
cinématographiques et médiatiques.
Sur le continent, les études sur le cinéma africain ont tendance à
s'inscrire dans des disciplines particulières des sciences humaines (anglais,
littérature et communication), des programmes artistiques (arts dramatiques
et arts du spectacle) ou des sciences sociales (anthropologie et sociologie).
Il existe actuellement peu de recherches sur les raisons pour lesquelles les
études cinématographiques africaines ont été marginalisées dans les uni-
versités africaines. Cependant, Tunde Onikoyi fournit quelques preuves
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de l'absence de départements d'études cinématographiques pleinement dé-