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trait. Il est à noter que certains paragraphes ont été regroupés pour favoriser la lisibilité dans la langue
cible - Trans.
1. Jacques Berque (1910-1995) était un sociologue et anthropologue français. Il est surtout connu pour
ses recherches sur la décolonisation et le Maghreb (principalement l'Algérie et le Maroc). Cette citation
provient probablement d'un chapitre de Berque que Vieyra cite plus haut dans cet article : « Problème
des langues », dans Les cinémas des pays arabes, éd. Georges Sadoul (Beyrouth : Centre interarabe du
cinéma et de la télévision, 1966), 53-59. -Trans.
2. Le wolof est parlé par quatre-vingt-dix pour cent de la population sénégalaise en tant que langue pre-
mière ou acquise. Son statut de lingua franca du Sénégal (et de la Gambie) a d'abord été soutenu par la
domination du peuple wolof en tant que groupe ethnique (il constitue quarante pour cent de la popula-
tion) et par le statut socio-économique traditionnel de sa langue en tant que langue commerciale im-
portante. La mobilité sociale accrue (et donc le besoin de communiquer à travers les communautés
linguistiques), le statut dominant du wolof à Dakar, et l'utilisation répandue de la langue à côté du fran-
çais aux niveaux gouvernemental, éducatif et culturel ont contribué à la domination du wolof au Sénégal.
Cette situation contraste avec celle de nombreux autres pays d'Afrique, où aucune langue ne fonctionne
effectivement comme un lien entre les peuples. Gary F. Simons et Charles D. Fennig, Ethnologue : Lan-
guages of the World, 21st ed. (Dallas, TX : SIL International, 2018), https://www.ethnologue.com/.-
Trans.
3. Vieyra considère également que le coût de l'investissement initial demandé aux producteurs et aux
distributeurs peut réduire leur intérêt pour le doublage de films en langues africaines. Pourtant, il fournit
des chiffres détaillés qui suggèrent que les producteurs et les distributeurs pourraient récupérer leur in-
vestissement initial et réaliser plus de bénéfices qu'auparavant. Vieyra, « Le film et le problème des
langues en Afrique », 264-265.-Trans.
4. Vieyra utilise le terme littérature africaine d'expression étrangère (Vieyra, « Le film et le problème
des langues en Afrique », 267).-Trans.
5. Alors connu sous le nom de Hausa-Zarma (haoussa-djerma dans l'original).-Trans.
6. Mandabi ou Le mandat (1968), le quatrième film d'Ousmane Sembène, comporte en fait deux pistes
de dialogue, l'une en français seulement et l'autre en wolof et en français. Le film fait un usage intensif
de la diglossie pour illustrer le désenchantement de son protagoniste face à une bureaucratie sénégalaise
francophone corrompue. Le producteur (français) de Sembène a néanmoins imposé la condition d'une
version française. Le film a donc été tourné simultanément en français, et deux versions finales sont
sorties, l'une en wolof et en français, l'autre entièrement en français. Paulin Soumanou Vieyra, Ousmane
Sembène, cinéaste, Paris, Présence Africaine, 1972, 178.-Trans.
7. Le Glossaire des termes techniques du film de la Fédération internationale des archives du film définit
la projection à double système (ou projection à double tête au Royaume-Uni) comme « une méthode
de projection à deux bobines, avec l'image du film sur une bobine, le son sur un film séparé à pignons
magnétiques ».Je remercie Thorn Chen du Comité de traduction de la Society for Cinema and Media
Studies pour son aide dans la traduction de ce terme technique.-Trans.