Page 159 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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LE PLACARD AUX NANARS
« Ma cocotte », ce surnom que m’avaient attribué les deux « Guy », ne me
plaisait pas vraiment. S’il s’agissait d’une marque d’affection à mon égard, la
« cocotte » en question était devenue un élément indispensable en matière de
collaboration des différentes collections, tant haute-couture que prêt-à-porter.
Il faisait désormais partie de mon quotidien, de côtoyer des personnes
telles que les deux "Mireille" qui s'habillaient chez nous. Mireille Darc, pour la
plus grande, d'une étonnante gentillesse et simplicité, se faisait habiller par le
couturier pour ses différents rôles en qualité de comédienne. Mireille Mathieu,
la petite, poussait la chansonnette sur le podium lors d’essayages de ses futures
tenues de galas, tournées, ou émissions télévisées chez les Carpentier. Il y avait
également Mélina Mercouri, Danielle Darrieux, et j’en passe et j’en oublie, on y
voyait également Alain Delon compagnon de Mireille Darc à l'époque, ami de
Guy Laroche et voisin de la maison de couture. Le couturier Paco Rabane qui ne
ratait jamais aucun défilé, ami complice de M. Laroche. Nous avions
régulièrement l'élégante ex-première dame de France, Mme Claude Pompidou
mais aussi Madame Bernadette Chirac, clientes fidèles et toujours présentes
aux défilés.
Le fait d'évoluer dans un tel environnement, influença forcément mes
habitudes en matière de goûts vestimentaires.
Je sortais énormément à cette époque, et avec ces souvenirs d’une jeunesse
dorée, il m'arrivait de lorgner sur les robes de haute-couture que forcément je
m’imaginais porter, et j’aurais volontiers emprunté l’une de ces merveilles,
pour l’une de ces nombreuses soirées artistico-mondaine où j’étais conviée.
Je discutais souvent avec l'attaché de presse Jean-Paul Caboche et notre
entente s’était transformée en une belle amitié d'une grande complicité. C'est
ainsi qu'un jour il me suggéra la visite "du placard aux Nanars".... Etonnée, je le
suivis et à ma grande surprise je découvris ce fabuleux trésor caché. Jean-Paul
m'expliqua que le placard en question stockait tous les anciens modèles
invendus de haute-couture. Puis il ajouta que si, oui si par hasard le besoin de
m'habiller pour l'une de ces soirées évènementielles se présentait, je pouvais
emprunter discrètement un modèle à condition de le remettre à sa place le
lendemain et d'en prendre grand soin bien entendu.
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