Page 162 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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Lors de cette fameuse soirée j’arrivais accompagnée du charmant Branco,
              j'étais plantée devant le buffet, bien en évidence et sans prêter attention à
              l’environnement, je me servais généreusement de caviar, lorsqu’une voix qui ne
              m’était pas inconnue m'interrompit. Je me retournais, stupéfaite, devant mon
              employeur de couturier qui me dévisageait de la tête aux pieds, avec un grand
              sourire presque ironique. J'en étais toute confuse de honte et probablement le
              visage aussi rose que ma robe, non pas pour le regard admiratif du couturier
              sur la tenue que je portais, mais parce que je venais de me faire prendre en
              flagrant délit avec le boa emprunté dans la nouvelle collection en cours.


                     Finalement, M.Laroche rompit la glace, complimentant mon élégance
              dans cette superbe tenue qui m'allait comme un gant, et je lui répondis avec
              répartie et un grand sourire non moins complice : "Guy Laroche, Monsieur" !

                     La situation était cocasse, mais inutile de rajouter que dès le lendemain
              matin, j'arrivais pour une fois avenue Montaigne, très ponctuelle, passant par la
              boutique m'aspergeant comme de coutume de ce merveilleux parfum Fidji, et je
              m'empressais de remettre discrètement le boa de soie, avec la robe de
              collection qui lui était attribuée, ni vue, ni connue, je m'étais jurée qu'on ne m'y
              reprendrait plus !

































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