Page 160 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
P. 160
Quel bonheur ! Ce fut un véritable miracle pour moi, je venais de
découvrir ma seconde garde-robe pour les futures soirées qui me seraient
annoncées, et je savais déjà que j'allais sans hésitation aucune, aller fouiner très
souvent dans ce fameux placard aux Nanars.
Un jour, il m'était arrivé de craquer sur une robe du soir de la collection
de haute-couture à peine en cours. C’était une sublime robe en crêpe de soie
mauve, réalisée pour Mireille Darc, et qu’elle porterait pour la prestation de
son prochain film. Je rêvais devant cette robe, et avec ma passion grandissante
pour la haute-couture et toutes ces belles matières nobles, il me la fallait
absolument pour l’une de ces fêtes où j'avais l'habitude de me rendre. Cette
robe m'obsédait, à tel point que j'allais avec insistance supplier la responsable
d'atelier de me prêter le patronage, ou la toile plus exactement, ce qu'elle fit
discrètement, après avoir cédé à mes suppliques gourmandes et malhonnêtes,
puisque cela s'appelait du plagiat. Je n'étais pas aussi habile qu'une première
d'atelier, mais je réalisais cette robe non pas à l’identique, mais dans un coloris
vert Nil et dans un jersey de soie que j’avais déniché dans une boutique
spécialisée sur les Champs-Elysées. Finalement, je ne m'en sortais pas trop mal
et de plus c'était un modèle encore inédit pour les futures clientes de haute-
couture.
Je portais finalement cette magnifique robe vert Nil agrémentée d'une
grande étole de mousseline de soie vert sombre, pour une fameuse soirée, avec
beaucoup de succès, dans une totale inconscience de mon acte malhonnête !!!
J’ai également retrouvé une photo avec cette fameuse robe, portée par ma sœur
pour sa première soirée de Nouvel An à Paris.
Découverte du placard aux Nanars
159