Page 178 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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MASSOUD L’AFGHAN





                       Je ne pouvais imaginer que Massoud Zïai, figurerait dans mes mémoires.
              Certains évènements survenus en 2018 m’ont remémoré cette période sur
              laquelle j’ai décidé de revenir.

                     J’étais en discothèque, le fameux Club 7, où je dansais frénétiquement
              avec quelques amis sur la musique de Guy Cuevas, lorsqu’un grand jeune
              homme brun, dans le style de Julien Clerc, s’approcha très souriant. Il semblait
              auréolé de lumière et de bonne humeur. Présentation faite, nous avions dansé
              et discuté toute la soirée, avec promesse de nous revoir bientôt. J’étais
              sincèrement emballée par son enthousiasme permanent, sa bonne humeur et

              son humour communicatif. C’est ainsi qu’il devint par la suite mon petit ami. Je
              rencontrai son père, moitié normand côté maternel, moitié afghan côté
              paternel, il était la réplique physique de l’acteur James Coburn et partageait sa
              vie avec une française.  Il avait quitté Kaboul depuis l’intrusion soviétique au
              début des années 70. Il était divorcé de son épouse afghane, la mère de
              Massoud, partie se réfugier aux États-Unis, et lui avait emmené son fils
              Massoud à Paris.

                     Les sorties avec Massoud étaient toujours placées sous le signe de la
              bonne humeur, des fous rires et de la joie de vivre. Il était beau à tout point de
              vue, optimiste et drôle, mais une partie sombre de Massoud me questionnait, il
              avait en fait perdu son frère jumeau, et malgré une certaine curiosité pour
              tenter de comprendre ce drame, je n’ai jamais réussi à savoir ce qui s’était
              passé et toutes mes questions restaient sans réponse. Néanmoins, sa joie de
              vivre faisait rayonner nos soirées, à tel point que nous étions invités partout.


                     Son père m’avait totalement adoptée, et il était arrivé de nous rendre en
              Allemagne pour visiter d’autres membres de la famille, dont une jeune tante
              mariée à un diplomate américain. Nous avions beaucoup ri, discuté puis avions
              dîné tous assis en tailleur sur un tapis, à la tradition afghane, sans couvert,
              appréciant les délicieuses spécialités de leur pays d’origine.






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