Page 187 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
P. 187

LES 38 PAIRES DE CHAUSSURES





                     La maison de couture commençait sérieusement à s'organiser, et il n'était
              plus question de faire appel à mes services pour dénicher les accessoires des
              défilés de prêt-à-porter, puisque nous faisions appel à des licenciés pour réaliser
              les accessoires des collections.

                     C’est une année où il fallait récupérer des chaussures pour la collection
              automne-hiver à venir, et une seconde ligne de collection estivale de Croisière
              venait également de se créer pour être présentée à Los Angeles deux jours plus
              tard. Notre licencié se trouvait à Milan, et je fus désignée pour aller chercher les
              chaussures en urgence à Milan !

                     J’étais partie, tôt le matin, pour Roissy avec un grand sac de voyage que

              m'avait confié M. Laroche, pour récupérer les chaussures sans les boîtes, et les
              transporter plus facilement en cabine afin de ne pas perdre de temps à attendre
              la livraison des bagages en soute. La saison était belle et donc inutile de prendre
              une veste. Je partais le vendredi matin pour l'aéroport de Roissy, avec un billet
              d'environ 30 € actuels en poche, puisque j'étais entièrement prise en charge
              pour  un  aller-retour  Paris-Milan  dans  la  journée  et  rapatrier  les  chaussures
              avenue  Montaigne,  le  soir  même  pour  le  grand  départ  des  malles  via  Los-
              Angeles.

                     Arrivée à Milan à l’aéroport de Linate, un chauffeur m'attendait pour me
              déposer  chez  le  licencié.  Je  restais  admirative  devant  toutes  ces  belles
              chaussures. Je devais en récupérer 38 paires exactement, composées de bottes,
              escarpins, et espadrilles, mais je me retrouvais avec 40 paires. Le licencié italien,
              à ma grande surprise, avait fait preuve de générosité en m’offrant une paire de
              bottes et une paire d’escarpins. Je déjeunais ensuite avec lui et son équipe, dans
              un fort bel endroit.

                     La mission pratiquement accomplie, il ne me restait plus qu'à penser au
              retour  direction  Avenue  Montaigne,  où  l'attaché  de  presse  m’attendait  avec
              impatience, les malles grandes ouvertes, pour ranger certaines chaussures avant
              le départ des malles via Los- Angeles et terminer de remplir le carnet ATA pour

              la douane.

                                                                                                         186
   182   183   184   185   186   187   188   189   190   191   192