Page 192 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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LA DOUANE



                     Dès mon arrivée, le douanier plutôt matinal et jovial, me reçut avec un

              grand sourire plutôt sarcastique, tout en me souhaitant la bienvenue dans sa
              région, je répliquais par un sourire amer et ironique. J’eus un peu moins envie
              d’ironiser lorsqu'il m'annonça le prix de la taxe à payer : l'équivalent de 1 000
              euros actuels !

                     C'en  était  trop  !  Au  vu  des  évènements  précédents  et  le  manque  de
              sommeil  comment  ne  pas  craquer  ?  Si  l'argent  emprunté  à  Milan  à  l’homme
              d'affaires libanais n'était pas suffisant pour payer cette taxe, j'avais, dans tout ce
              périple, je ne sais par quel miracle, emporté inutilement mon chéquier, retrouvé
              au fond de mon sac. Il me fut finalement le bienvenu pour payer cette maudite
              taxe.

                     Avec tous ces évènements et émotions, le problème de la douane réglé,
              mais celui des chaussures non résolu, j’eus soudain l’idée d’en informer mon

              employeur. J‘appelais donc au domicile de M. Laroche toujours à Paris avant son
              départ pour Los-Angeles. Cet appel matinal et imprévu soulageait quelque part
              ma mauvaise humeur, n’ayant aucune possibilité de contacter quelqu’un d’autre,
              la boutique, avenue Montaigne n’ouvrait pas avant 10 heures. Cela n’était pas
              très sympathique de ma part de le réveiller si tôt, pour lui annoncer la mauvaise
              nouvelle et la taxe que j’avais personnellement réglée au sujet des chaussures
              bloquées dans cette douane de province, mais j'avais un réel besoin de conclure
              cette mission et de me défouler sur quelqu'un me soulageait en quelque sorte.
              Après tout il était probablement un peu plus responsable que moi, de toute cette
              malchanceuse  aventure  dans  laquelle  on  m'avait  entraînée,  puisqu’il  m’avait
              confiée cette mission ! Enfin la tâche accomplie et les chaussures récupérées, il
              ne me restait plus qu'à trouver un taxi pour me rendre à la gare la plus proche,
              afin de prendre le train, et rentrer à Paris.

                     Une fois dans le train, je décidais de m’octroyer un repas dans le très chic
              restaurant, qui existait encore dans les trains à cette époque, pour profiter d'un
              excellent  déjeuner,  le  temps  de  décompresser,  quant  au  problème  des
              chaussures  à  emporter  à  Los-Angeles,  j’allais  y  réfléchir  après  ce  déjeuner
              imprévu et bien mérité.










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