Page 189 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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LE MIRACLE DE MALPENSA
J'étais toujours dans cet aéroport de Linate, où j'avais déjà passé l’après-
midi et la soirée à piétiner, usant de patience et de sang-froid, tout en maudissant
ce douanier entreprenant, lorsque dans le groupe de passagers qui attendaient
désespérément un vol via Paris, une jeune femme se manifesta par une crise de
nerfs, pendant que je souriais, nerveusement, et me demandais comment je
n'étais pas encore entrée moi-même dans un tel état, étant donné la situation
dans laquelle je me trouvais et les conséquences à venir ! Je me rapprochais
d'elle et tentais de la calmer, en fait elle paniquait parce qu'on l'attendait à Paris.
Je lui expliquais avec une certaine dérision ma situation, ce qui lui rendit le
sourire et la calma un peu.
Un homme avait assisté de loin à cette discussion, et vint me trouver
proposant très gentiment de me dépanner financièrement, en attendant de
trouver une solution meilleure. C'était un homme d'affaires libanais élégant et
d’une extrême courtoisie. Je le remerciais vivement tout en refusant sa
proposition.
C’est alors qu’un homme se précipita vers nous à grands geste et vive
allure pour nous expliquer qu'il existait un aéroport annexe, à Malpensa, où nous
pourrions trouver un vol collectif qui ne nous déposait pas à Roissy, mais à Saint-
Luc-La-Chapelle, proche de Troyes, ce qui nous rapprochait quand même de
Roissy qui se situait à 300 km environ de cet aéroport de province, avec ensuite
une correspondance pour Paris. Le vol devait s’effectuer sur un avion de seconde
ligne, mais à la condition que tout le groupe concerné se décida rapidement. Le
coût individuel de ce vol était l'équivalent de 60 € et évidemment il y eut des
refus.
Je réfléchissais, pensant que si je prenais ce vol, la mission que l'on m'avait
confiée serait probablement accomplie et j’imaginais déjà les chaussures
arrivées certes avec retard mais dans les malles à destination de Los-Angeles.
L'homme d'affaires libanais me réitéra sa généreuse proposition, et je l'acceptais
bien volontiers, mais furieuse du refus de certaines personnes, je pris l'initiative
de décider de payer pour tout le groupe, puisque l’objectif de ma mission
consistait à rapporter ces 38 paires de chaussures au plus vite !!
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