Page 191 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
P. 191
SAINT-LUC-LA-CHAPELLE
Ah ! Ces 38 paires de chaussures, ou plutôt 40, à force de piétiner pour
elles, je commençais vraiment à avoir mal aux pieds ! Je ruminais de rage
devant ce douanier trop entreprenant, malgré mes explications pour tenter de
sauver la situation, alors que lui était ravi d'avoir saisi l'occasion de se
distinguer probablement, ce qui devait être rarissime dans ce coin perdu
qu'était l'aéroport de Saint-Luc-La Chapelle !!! Je commençais sérieusement à
m'énerver, et j'étais devenue aussi rouge et enragée qu’un piment !!!
Comment après tout ce périple, et tant d'énergie dépensée pour garder
mon sang-froid, je me retrouvais prise au piège, avec toutes ces chaussures à
livrer incessamment avenue Montaigne à Paris, et finalement me retrouver dans
ce petit aéroport dont je n'avais jamais entendu parler, munie de documents
douaniers qui n'étaient pas en règle, puis toutes les chaussures confisquées par
le douanier. Une fois de plus je maudissais le douanier milanais trop
entreprenant, devenu la cause de tout ce périple imprévu. Finalement, le
douanier de Saint-Luc-La-Chapelle, heureux de sa prise, mais devant cette
situation rocambolesque, me calma et trouva une bonne âme, pour me déposer
à l'hôtel le plus proche qui se trouvait à 2 km de l'aéroport. Il était trois heures
du matin, quand je me retrouvais finalement au Novotel. Je jugeais excessif le
prix de la chambre, sachant qu'il me restait très peu d'heures de sommeil dont
je pouvais bénéficier, avant de régulariser la situation des 38 paires de
chaussures, puisque j'étais convoquée au bureau des douanes, impérativement :
à 7 heures du matin !!!
J'avais hâte de mettre un terme à ce problème, et tant pis pour le manque
de sommeil, l'important était de récupérer et d'apporter ces chaussures à Paris,
mais pas Avenue Montaigne, puisque les malles étaient déjà sur le vol de Los-
Angeles du samedi matin. Il me fallait donc trouver une autre solution.
190