Page 193 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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DIRECTION AVENUE PIERRE 1er DE SERBIE
Après ce copieux déjeuner, j'aurais pu m'assoupir dans le train, vu le
manque de sommeil depuis le début de cette histoire, qui devait logiquement se
dérouler en quelques heures, alors que j'en étais presque arrivée à 48 heures de
ce périple, mais il fallait réfléchir et réagir au plus vite !
La seule personne qui était au courant des dernières nouvelles concernant
les chaussures, était Mr Laroche, puisque je l'avais contacté téléphoniquement
tôt, le matin même. Son vol était prévu pour Los-Angeles le lendemain dimanche.
Il était donc la seule personne à pouvoir résoudre le problème des chaussures
en les emportant pour le défilé de Los-Angeles. Je me sentais soulagée en pensant
avoir trouvé l'aboutissement de cette histoire insensée. Arrivée à la Gare
Montparnasse, je m'empressais de trouver un taxi pour me diriger vers le
domicile de Mr Laroche, situé juste à côté du Musée Galliéra, le fameux Musée de
la mode, avenue Pierre 1er de Serbie. Arrivée chez M. Laroche, qui occupait
l'ancien hôtel particulier de Jean Dessès, dont il avait hérité, je me réjouissais à
l'idée de lui remettre le sac de chaussures, et me sentir enfin libre de cette
maudite mission qui me collait à la peau depuis Milan. Le maître d'hôtel vint
m'ouvrir la porte, je lui demandais à parler à Mr Laroche, en précisant mon
identité. Quelle ne fut pas la tête de mon employeur lorsque je lui remis ce sac
très embarassant qui contenait toutes les chaussures qu’il m'avait envoyée
chercher à Milan !
M. Laroche était toujours gentil et attentionné, aussi me proposa-t-il
gentiment d'entrer pour m'offrir un café. Je lui refusais courtoisement, par
manque de sommeil. La seule chose qui pouvait me faire plaisir était de
retrouver mon lit au plus vite.
Je lui expliquais que la seule solution était d’emporter lui-même les
chaussures à Los-Angeles, puisque les malles étaient déjà parties la veille sur un
autre vol, et je n'avais pas les coordonnées personnelles, ni de l'attaché de
presse, ni de la responsable de cabine, qui s'occupait des mannequins dans la
maison de couture. Il semblait très embarrassé n’étant pas informé des
chaussures concernées à emporter.
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