Page 222 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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UN BUREAU TRÈS PARTICULIER







                       Arriva le premier jour de ce nouveau job, je me dirigeais vers cette
              nouvelle destination professionnelle située dans le 8         ème  arrondissement, entre
              l’église Saint-Augustin et le Parc Monceau. Je sonnais à l’entrée du grand
              portail, pour accéder à l’hôtel particulier dans lequel j’allais par la suite évoluer
              professionnellement.

                       Une petite dame gesticulante à l’accent slave très prononcé, m’ouvrit la
              porte, comme elle le fit chaque jour par la suite. C’était la concierge de l’hôtel
              particulier, par la suite, elle m’avait fait part de son passé, expliquant qu’elle
              avait vécu une vie similaire autrefois, puisqu’elle avait été l’épouse du Ministre
              de la Culture en Roumanie, avant la dictature de Ceaucescu. Elle menait
              finalement une vie parallèle à celle où elle évoluait autrefois. Elle était très
              cultivée, plutôt drôle, et spontanée, elle me faisait souvent part d’anecdotes
              incroyables. Comme cette histoire sur la famille de Ribes, de riches banquiers
              anoblis par Louis XVIII, pour service rendu à la Monarchie française, puisqu’ils

              avaient apparemment financé la fuite du roi Louis XVI à Varennes. Je n’ai jamais
              vérifié la véracité de cette information, mais le grand tableau peint de Louis
              XVIII, accroché en évidence dans le studio semblait le confirmer.

                        Pour accéder au bureau dans lequel j’allais prendre mes fonctions, je
              m’engageais dans le vaste hall, et j’empruntais l’escalier à balustrade. C’est
              Elisabeth, la fille de la Vicomtesse qui m’accueillit sur le palier qui desservait
              plusieurs pièces. Elle était très sympathique et très différente de sa mère, avec
              une ressemblance plutôt au père. Elle m’invita à la suivre vers le bureau qui
              m’était destiné, situé à côté de cette fameuse pièce où j’avais été reçue la
              première fois et qui fera office de studio par la suite, après avoir servi de
              bureau et bibliothèque à plusieurs générations de cette famille de Ribes. Mon
              bureau se situait à côté du studio, il était en fait la chambre de Feu Monsieur le
              Comte, père défunt du Comte et beau-père de mon employeur.

                        Je découvrais ce lieu où j’allais entamer ce nouveau job, dans un décor pas
              très ordinaire.





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