Page 224 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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LA BELLE ÉQUIPE





                        Nous avions constitué par la suite une équipe très soudée. Je m’occupais
              de diverses et nombreuses tâches, et de tout ce qui était en rapport avec la
              création des modèles dont la recherche et sélection des matières textiles, les
              fiches techniques, le planning, l’élaboration du tableau de passages des
              modèles, accroché dans le studio, la coordination entre le studio, les ateliers, les

              fournisseurs tissus etc…
              J’étais extrêmement sollicitée par la Vicomtesse et on l’entendait m’appeler très
              fréquemment depuis le studio.

                        Il y eut l’arrivée de Florence, issue de la grande bourgeoisie bordelaise et
              des vins de la région. Elle allait s’occuper de toute la clientèle huppée, disons
              même « haut de gamme », depuis quelques aristocrates célèbres, les stars du
              show business ou du 7      ème  art, comme Cher ou Joan Collins ou encore Ivana
              Trump etc…, mais également du monde politique comme la première dame des
              États-Unis de l’époque Madame Reagan, ou Madame Moubarak, première dame
              d’Égypte, ou l’épouse du Maire de Paris et j’en passe….

                        Un jour d’été ensoleillé, Florence arriva très décontractée, elle portait un
              bermuda dont elle avait remonté et enroulé le bas à cause de la chaleur
              suffocante. Une cliente importante était attendue, et la tenue de Florence irrita
              la Vicomtesse qui la trouvait de mauvais goût et le lui reprocha. Florence se
              contenta de dérouler les bords de son bermuda et d’ajouter avec un grand

              sourire « Mais enfin Madame, c’est du Yves Saint-Laurent ! ». La Vicomtesse ne
              répliqua pas, piégée probablement, puisqu’elle était une amie de Pierre Bergé
              et du créateur Yves-Saint-Laurent, en qualité de fidèle cliente. C’est d’ailleurs
              Yves Saint-Laurent qui lui avait conseillé de monter sa griffe.

                        Claudine fut engagée par la suite, on lui avait attribué la responsabilité du
              département bijoux et accessoires afin d’épauler une autre Florence déjà bien
              présente, Comtesse elle aussi, et amie proche de la Vicomtesse, mais beaucoup
              plus proche de la personnalité de Pierre Richard. Elle s’avérait être totalement
              tête en l’air pour s’embrouiller dans toutes ses entreprises. C’était une véritable
              catastrophe malgré sa gentillesse, et à chacune de ses apparitions, nous avions
              droit au récit de ses dernières mésaventures.




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