Page 226 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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Par la suite, nous avions engagé, Mario un tailleur d’origine italienne, avec
              ses deux assistants, toujours plein d’humour et de bonne humeur. Je garde le
              souvenir d’un Mario facétieux. Un jour où il était en essayage dans le studio où
              j’étais présente comme pour la plupart des essayages. La Vicomtesse servait de
              mannequin, puisqu’elle en avait la taille, l’allure et l’élégance. Elle se présentait

              toujours pendant les essayages, en soutien-gorge et en collant uniquement,
              mais sans slip. Mario était aussi petit que la Vicomtesse était grande. C’est ainsi
              qu’il lui fit remarquer avec son accent italien, qu’à chaque fois qu’elle se
              baissait il avait la désagréable surprise d’avoir ses fesses sous le nez, et qu’il
              serait préférable à l’avenir qu’elle n’oublia pas la petite culotte. Je ne pus
              m’empêcher d’éclater de rire.

                        Arriva également une première d’atelier, Jacqueline et ses « petites
              mains », pour les robes du soir et tenues floues, et une seconde première
              d’atelier arrivée avec une partie du personnel des ateliers Balmain que j’avais
              réussi à convaincre de nous rejoindre, dans le but de tenter cette nouvelle
              aventure. On leur avait trouvé un local proche de l’hôtel particulier.

                     Parmi le personnel particulier de la Vicomtesse, il y avait Thérèse, sa
              femme de chambre qui semblait traumatisée en permanence, encore plus dès
              qu’elle entendait la voix son employeur qui la cherchait. Il faut dire que la
              Vicomtesse n’était jamais très aimable avec elle.

                        Une secrétaire particulière faisait également partie du personnel mais ne
              résista pas très longtemps, c’est une Madame Debray qui la remplacera et je
              tiens à préciser son nom qui fera l’objet d’une anecdote par la suite.


                   Quant au maître d’hôtel, Didier, il avait préféré offrir ses services à la
              Vicomtesse et quitter Madame Agnelli (la Fiat), mais avait réussi à les brouiller
              définitivement. Il arborait un physique de jeune premier, avec une élégance
              digne d’un grand mannequin dans sa tenue de maître d’hôtel, livrée et gants
              d’un blanc immaculé, et une assurance qui me laissait admirative. Pour le
              bagout, il n’était pas en reste, il avait une telle répartie, chaque fois que la
              Vicomtesse l’interpellait, qu’il savait remettre les choses en ordre avec humour,
              ce qui m’amusait énormément, et probablement devait la ravir, face à cette
              adversité justifiée.








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