Page 52 - D:\histoireetarcheologienotrepassion3\
P. 52

ARCHEOLOGIE








                                                                      le  contrôle  de  l'approvisionnement,

                                                               des  prix  et  la  surveillance  des  étrangers

                                                               présents  dans  la  métropole.  Contrairement
                                                               à  l'Occident,  l'Empire  a  su  maintenir  une

                                                               taxation régulière qui lui a permis de garder

                                                               une  monnaie  d'or  forte.  Des  lacunes  dans

                                                               les sources nous font ignorer la part des im-

                                                               pôts payés en numéraire ou en nature pen-
                  une  dynastie  celle  des  Isauriens  et     dant  l'«  âge  sombre  »  et  l'imposition  dans

           ainsi rétablir un Etat solide sur de nouvelles      les  provinces  lointaines.  Néanmoins,  on

           bases.  Peu  après  le  siège,  les  empereurs      peut affirmer que la stabilité fiscale de l'Em-

           Léon III et son fils Constantin V passent à         pire, permettant d'entretenir une armée im-

           l'offensive en récupérant une partie des ter-       portante et de payer des fonctionnaires fidè-
           ritoires  perdus  d'Anatolie  et  en  écrasant      les, explique en majeure partie sa survie. A

           une  grosse  armée  arabe  à  Akroïnon  en          partir du VIIe siècle, l'impôt devient propor-

           740. Constantinople échappant à l'ennemi,           tionnel  à  la  richesse  du  contribuable.  Ainsi

           l'administration impériale ne connaît jamais        si un paysan est estimé deux fois plus riche

           de rupture, l'Empire subissant une forte ré-        que son voisin, il pait deux fois plus d'impôt.
           duction de sa superficie, il s'en suit une di-      On  ne  connaît  pas  précisément  la  propor-

           minution proportionnelle du nombre de ses           tion du revenu paysan prélevé mais on l'es-

           fonctionnaires.  Les  bureaux  rattachés  à         time entre le cinquième et le quart, ce qui,

           Constantinople  deviennent plus  importants         comparé aux Etats de l'Occident médiéval,

           du fait de la concentration des ressources          est supportable. Les contribuables d'un vil-
           dans la seule grande métropole survivante           lage  sont  solidaires  sur  l'impôt,  c'est-à-dire

           et de l'afflux des élites provinciales dans la      que si l'un des villageois vient à fuir, les au-

           capitale.  Tout  fonctionnaire  tient  son  pou-    tres villageois paient à sa place mais reçoi-

           voir  par  délégation  de  l'empereur.  Le  per-    vent en échange le droit de cultiver sa terre

           sonnage le plus puissant à Constantinople           et de profiter de sa récolte. Ce système per-
           après  l'empereur  est  l'éparque,  qui  dirige     met à l'Etat de recevoir des revenus assez

           l'administration municipale, la police,  ….         stables sauf circonstances exceptionnelles
   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57