Page 116 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Le chanvre indien, devenu tellement français
restrictive : les spasmes douloureux de la SEP ; dans l’attente
impatiente que cela devienne bon pour tout et bon pour tous. Ce
même cheminement avait été à l’origine du succès du vin Mariani
et de sa cocaïne. J’ai reçu un jour, en « consultation cannabique »,
un adolescent d’une quinzaine d’années qui, très tôt au cours de
notre échange, me demanda « c’est vrai docteur que le cannabis
c’est bon pour le glaucome » ? Je lui répondis vite « qu’il n’en avait
rien à cirer » et que si sa mamie me posait la question j’y répondrai ;
que ce ne fut qu’en troisième année de médecine que j’ai entendu
parler pour la première fois du glaucome…». Voilà comment opère
la manipulation de l’opinion (« la manipe ») ; présenter un produit
comme bon pour tout, pour que bientôt il devienne bon pour tous !
Notons que l’autorisation de mise sur le marché de ce
médicament, menée sur le mode d’une urgence absolue, n’est pas
suivie, 4 ans plus tard (janvier 2018), de sa commercialisation, pour
un désaccord sur le prix (qui s’annonce très élevé, de l’ordre de
600 €) entre le laboratoire espagnol (Almirall) et le ministère, avec
un taux de remboursement qui ne serait que de 15 % ; souvenons-
nous que l’on voulait nous faire croire que ce médicament était
majeur et irremplaçable, alors que le service médical rendu est
jugé insignifiant.
S’agissant du « cannabis médicament », l’Académie nationale
de médecine qui s’est penchée sur ce sujet, avait conclu : « le
cannabis, un faux médicament, une vraie drogue ». D’une façon
beaucoup moins académique, je conclurais sur ce point : « le shit,
un vrai merdicament ».
Un ministre de l’Éducation nationale, éphémère, voulait
assouplir l’interdiction du cannabis
Dans le domaine du cannabis, où il ne faut plus s’étonner
de rien, nous fûmes néanmoins étonnés par la déclaration d’un
ministre de l’Éducation nationale (pas moins) qui demandait
une plus grande ouverture d’esprit vis-à-vis du cannabis. Notre
saisissement fut aussi grand que si le pape (qui était alors Benoît
XVI) s’était interrogé, urbi et orbi, sur les bienfaits de l’athéisme.
Cette déclaration ministérielle était tellement à contre-emploi,
stupéfiante à tous les sens du terme, que j’ai adressé à ce ministre
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