Page 143 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France L'irrésistible ascension de la cocaïne
modalité, la concentration synaptique de dopamine dans cette
structure cérébrale.
Il a été fait appel au modafinil (Modiodal ), qui est un inhibiteur
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sélectif de la capture de dopamine.
Dans la même stratégie, il peut être fait appel au bupropion
(Zyban ) également inhibiteur de la recapture de dopamine, dont
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le métabolite principal, l’hydroxybupropion, est, lui, un inhibiteur
de la recapture de noradrénaline ; cette conjonction développe des
effets antidépresseurs bienvenus dans le contexte du sevrage de la
cocaïne puisqu’il s’accompagne de troubles de la série dépressive.
Le méthylphénidate (Ritaline ), inhibiteur de la recapture de
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dopamine et de noradrénaline, a également été testé, mais il peut
être intrinsèquement à l’origine d’une addiction ; c’est d’ailleurs
une préoccupation dans l’utilisation que l’on fait de ce médicament
dans le traitement chez l’enfant de l’hyperactivité avec déficit de
l’attention (HADA).
Le disulfiram (Antabuse ) a déjà été évoqué comme médicament
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de dissuasion de la consommation d’alcool. Il semble agir dans
cette indication, en inhibant l’aldéhyde déshydrogénase (« effet
antabuse », cf. supra). Il est en outre inhibiteur de la dopamine
β-hydroxylase (DBH). Ce faisant, il s’oppose à la transformation
de dopamine en noradrénaline ; aussi, sous son action, les neurones
noradrénergiques fonctionneraient sur le mode des neurones
dopaminergiques (il s’agit en l’état d’une hypothèse).
L’aripiprazole (Abilify ), un antipsychotique, agit en stimulant
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à un relativement faible niveau les récepteurs dopaminergiques
du type D (agoniste partiel) ; chez le schizophrène il atténue, ce
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faisant, la stimulation trop intense opérée par la dopamine. Chez
le cocaïnomane, il rend moins abrupte la chute de dopamine qui
survient à l’arrêt de la cocaïne en se substituant à la dopamine sur
ses récepteurs.
Une autre stratégie opérationnelle prend appui sur les neurones
GABAergiques, afin d’inhiber l’activité électrique des neurones
dopaminergiques qui projettent sur le noyau accumbens. Si la
dopamine n’est plus libérée dans le noyau accumbens, la cocaïne
devient inopérante, car il est sans effet d’inhiber la recapture d’une
dopamine qui n’est plus libérée. Cette situation est réalisée par
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