Page 138 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France L'irrésistible ascension de la cocaïne
Devenir de la cocaïne dans l’organisme
Après une prise nasale (« sniff »), près de la moitié de la cocaïne
présente dans la poudre déposée sur la muqueuse nasale est résorbée
en moins de 2 minutes ; l’accès cérébral survient ainsi en quelques
minutes. Sa dissolution complète, ainsi que sa diffusion, demandent
un certain temps ; allongé par l’effet vasoconstricteur de la cocaïne.
Un « sniff » de 100 mg de cocaïne (correspondant à 2 ou 3 « lignes »)
instaure une concentration plasmatique de 50 à 100 nanogrammes/
millilitre (ng/ml), qui est suffisante pour entraîner une tachycardie
et une augmentation de la pression artérielle. Les études cinétiques
montrent que cette voie d’administration est aussi efficace que
la voie intraveineuse ou que l’inhalation dans les poumons. Ce
reniflement est actuellement le plus utilisé. Par la voie respiratoire,
après l’inhalation des vapeurs émises par le crack, l’arrivée de la
cocaïne dans le cerveau survient en 6 à 8 secondes.
La demi-vie plasmatique de la cocaïne (t ½ = temps au bout
duquel sa concentration sanguine diminue de moitié) est comprise
entre 30 min et 1h30. Elle dépend de l’activité d’une enzyme :
la pseudo-cholinestérase (ou « butyrylcholine estérase ») qui, en
hydrolysant la cocaïne, l’inactive.
Une étude s’est appliquée à doser les métabolites de la cocaïne
dans l’embouchure d’un fleuve (le Pô, en Italie) afin d’apprécier
le nombre d’individus qui utilisaient cette drogue dans le bassin
géographique de ce fleuve. Une étude récente a trouvé de la
cocaïne sur plus de 80 % des billets de banque qui circulent aux
USA… Il s’agit là de nouvelles approches permettant d’apprécier
la consommation d’une drogue dans une large population.
Les circonstances dans lesquelles est pratiqué le dosage de la
cocaïne dans un contexte médico-légal sont diverses : accident
cardiaque chez un sujet jeune ; rupture d’une des boulettes avalées
par un « body packer » ; dopage sportif ; accident de la route ;
agression…
Les effets toxiques de la cocaïne se manifestent pour des
concentrations comprises entre 250 et 500 ng/ml de sang. La dose
létale est de l’ordre du gramme par voie orale chez un sujet naïf
(i.e. n’en ayant jamais consommé) ; elle est voisine de 20 mg par
voie I.V.
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