Page 136 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France L'irrésistible ascension de la cocaïne
qui succède à l’euphorie. D’autres opiacés, l’alcool, le cannabis,
des benzodiazépines, des hypnotiques y sont aussi fréquemment
associés.
En France, comme dans d’autres pays d’Europe, plusieurs
institutions ont récemment exprimé leur inquiétude face à la
nette progression de la consommation de cocaïne. L’observatoire
européen des drogues et toxicomanies (OEDT) le confirme
dans son dernier rapport. Cinq pays de l’Union Européenne
(Irlande, Italie, Lettonie, Portugal et Royaume-Uni) affichent une
augmentation de 15 % de la proportion d’adultes jeunes (15-34
ans) déclarant avoir consommé au moins une fois de la cocaïne au
cours des douze derniers mois. L’usage de la cocaïne est de plus
en plus fréquemment constaté chez les toxicomanes qui débutent
un traitement. Les auteurs de ce rapport estiment que la cocaïne a
provoqué, en 2007, la mort d’au moins 500 européens.
La production mondiale de cocaïne est désormais estimée à
1.500 tonnes de chlorhydrate de cocaïne pure (Colombie 51 %,
Pérou 36 %, Bolivie 13 %), alors qu’on en était il y a une dizaine
d’années à 1.000 tonnes. Le prix moyen de vente au détail est
compris entre 45 et 90 euros le gramme. La pureté moyenne se
situant seulement entre 20 et 60 %.
Le nombre des consommateurs en Europe est estimé à 1,5
million.
La prévalence de la consommation de cette drogue chez les
élèves de 15 et 16 ans est, d’après l’enquête ESPAD, comprise
entre 1 % et 2 %, dans la moitié des 28 pays de l’Union disposant
de statistiques. La plupart des autres pays font état de niveaux de
prévalence entre 3 % et 4 %, alors qu’en France, en Italie et au
Royaume-Uni, la prévalence atteint ou dépasse 5 %. Ainsi, autre
exception malheureuse, la France compte (en proportion bien sûr)
le plus grand pourcentage de consommateurs, étant ainsi le pire
élève de la classe européenne. L’usage de la cocaïne n’a cessé
d’y croître. L’expérimentation chez les 18-64 ans est passé de
1,2 % 1995, à 2,6 % en 2005 ; à 3,8 % en 2010 ; et à 5,6 % en
2014. L’expérimentation a donc quadruplé en deux décennies. La
consommation de cocaïne est plus fréquente chez les garçons que
chez les filles.
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