Page 131 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Le chanvre indien, devenu tellement français
victimes, cette volonté étant abolie (aboulie) par la drogue, toutes
les forces doivent être déployées au service de la prévention ;
d’autant que l’addiction au cannabis augure du passage à d’autres
drogues, encore plus détériorantes. La pandémie cannabique met
en jeu l’avenir de l’individu et, avec lui, le pronostic vital de notre
société. N’écrivons pas collectivement, la tête dans le sable, son
déclin puis son anéantissement. Opposons-nous sans faiblesse aux
desperados qui s’y emploient.
C’est sur une note pessimiste que nous allons conclure ce cha-
pitre, en évoquant les cannabinoïdes de synthèse qui apparaissent
sur le marché et qui s’y multiplient. Ils sont encore plus puissants
que le THC. On leur impute des décès (6.100 en 2012, dont 340 en
France). Si c’est seulement ici et maintenant que vous découvrez
cette information, c’est que vos médias préférés n’en ont pas fait
état, ou qu’ils l’ont fait avec une discrétion de violette sans parfum.
La toxicité de ces nouveaux cannabinoïdes peut se manifester
par une hypertension artérielle, une tachycardie, un infarctus du
myocarde, un arrêt cardiaque ; des vertiges ; des hallucinations.
Ils peuvent être à l’origine d’auto- ou d’hétéro-agressivité… Ils
sont fabriqués en Chine et en Inde à bas prix. Arrivés en Europe,
certains sont mélangés à des végétaux séchés et pulvérisés ; ils
sont conditionnés comme « euphorisants légaux » (legal highs),
proposés sur l’Internet (650 sites ont été recensés en Europe). Au
premier semestre 2013, 18 pays de l’Union Européenne faisaient
état de plus de 1.800 saisies de ces nouvelles drogues.
Charles Baudelaire, qui avait expérimenté le cannabis dans le
Club parisien des « Haschischins », a exprimé dans « Les paradis
artificiels » maintes critiques dont on reproduit ici un bref extrait.
« Mais le lendemain ! Le terrible lendemain ! Tous les organes
relâchés, fatigués, les nerfs détendus, les titillantes envies de
pleurer, l’impossibilité de s’appliquer à un travail suivi, vous
enseignent cruellement que vous avez joué à un jeu défendu.
La hideuse nature dépouillée de son illumination de la veille,
ressemble aux mélancoliques débris d’une fête. La volonté surtout
est attaquée, de toutes les facultés la plus précieuse. On dit, et c’est
presque vrai, que cette substance ne cause aucun mal physique,
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