Page 130 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Le chanvre indien, devenu tellement français
mesure de celles de l’alcool et du tabac, aggravant la catastrophe
sanitaire imputable à ces deux dernières drogues. Mobilisons-
nous, il n’est jamais trop tard. Quand on a fait tout ce que l’on a pu,
on a fait ce que l’on a dû. Si les chiens aboient et que néanmoins la
caravane passe, cette dernière se souvient de ce qu’elle a entendu
et la suite de son trajet peut s’en trouver, à des degrés divers,
affectée. En d’autres termes, même si nous, les détracteurs du
cannabis, ses pourfendeurs, sommes minoritaires et dérangeons,
nous devons résister, car nous disposons de toutes les données
qui nous donnent raison. Si la folie de sa légalisation finissait par
l’emporter, nous dénoncerions ses auteurs et les conséquences
de leur forfait, dans le but de faire supprimer cette disposition
scélérate. En France, le char de l’État n’a pas de marche arrière,
le législateur est incapable de reconnaître ses erreurs. La grande
difficulté qu’il y aurait à abolir cette légalisation doit nous inciter
à tout faire pour l’empêcher.
Une note d’optimisme, une lueur d’espoir vient d’apparaître
dans le ciel sombre du cannabis. Une équipe de neurobiologistes
Bordelais (Pier-Vincenzo Piazza) a observé que la stimulation
intense des récepteurs CB suscite, d’une façon semble-t-il
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protectrice, une production accrue de prégnénolone. Ne pouvant
faire appel à l’administration de ce neurocorticoïde pour aider au
sevrage du THC (mauvais accès cérébral et brève durée de survie), il
constitue néanmoins un modèle pour inspirer le développement de
molécules apparentées, accédant aisément au cerveau et résistant à
une inactivation rapide, capables de reproduire les effets entrevus
à la prégnénolone (M. Vallée et coll., Science, 2014, 343, 94-98).
Une première molécule est déjà étudiée (AEF 1007). L’espoir que
cela fait naître invite à en suivre de près les développements.
On est actuellement totalement démuni pour sevrer un sujet
dépendant du cannabis. Étant incapables d’éteindre cet incendie,
tout doit être fait pour empêcher qu’il s’allume. Si l’on a échoué
à le prévenir, on doit alors tout faire pour le contenir. Il en va
de même lorsqu’on ne dispose pas d’antibiotiques efficaces pour
traiter une infection ; pour s’en prémunir, on vaccine et on prend
des mesures d’isolement et de quarantaine. Impuissants à traiter
l’addiction au cannabis, ne pouvant compter sur la volonté de ses
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