Page 132 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France
aucun mal grave, du moins. Mais peut-on affirmer qu’un homme
incapable d’action, et propre seulement aux rêves, se porterait
vraiment bien, quand même tous ses membres seraient en bon état ?
Or, nous connaissons assez la nature humaine pour savoir qu’un
homme qui peut avec une cuillerée de confiture (la confiture verte
du club des haschischins) se procurer tous les biens du ciel et de la
terre, n’en gagnera jamais la millième partie par le travail. Se figure-
t-on un État dont tous les citoyens s’enivreraient de haschisch ?
Quels citoyens ! Quels guerriers ! Quels législateurs ! Même en
Orient, où l’usage en est si répandu, il y a des gouvernements qui
ont compris la nécessité de le proscrire. En effet, il est défendu à
l’Homme, sous peine de déchéance et de mort intellectuelle, de
déranger les conditions primordiales de son existence et de rompre
l’équilibre de ses facultés avec les milieux où elles sont destinées
à se mouvoir, en un mot, de déranger son destin pour y substituer
une fatalité d’un nouveau genre… »
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