Page 128 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Le chanvre indien, devenu tellement français
Ceux-là mêmes qui ont créé et/ou laissé se développer la
pandémie cannabique, entonnent, avec un faux air désolé, le refrain
du « c’est trop tard ». Ils invitent au renoncement. Ils expliquent
que le chiffre des consommateurs est tel qu’on ne peut plus rien
arrêter. L’ennemi étant dans la place, il faut signer l’armistice ;
c’est-à-dire rompre avec la prohibition. Ils feignent d’ignorer que
des pays qui furent très laxistes avec le cannabis se sont ravisés
avec une remarquable efficacité ; comme le fit la Suède, d’une
façon exemplaire, après les années 1980. Voilà qui démontre que,
même en matière de toxicomanies, on peut perdre une bataille
sans avoir perdu la guerre, pour autant qu’on veuille résister.
Un autre florilège, s’applique à faire croire qu’on éteindrait le
feu dans certaines cités et qu’on y supprimerait la délinquance, par
la légalisation du cannabis. Cet angélisme suppose que ceux qui
s’adonnent au deal du cannabis (leur nombre est estimé à 200.000),
se reconvertiraient illico dans la vente des fraises Tagada, du
muguet au premier mai et des sorbets citron à la période estivale.
Évidemment, il n’est pas imaginé qu’ils se reconvertissent dans
le trafic d’autres drogues, dans celui d’armes de guerre ou dans
le proxénétisme. Dans des États américains ayant récemment
légalisé le cannabis, on a observé, sans délai, une explosion de
l’offre d’héroïne ; ce qui n’avait rien d’inattendu.
Il a aussi été proclamé que « le cannabis, lui, ne tue pas ».
C’était la généralisation, fallacieusement abusive, du constat
qu’une très forte dose de THC n’est pas létale (à la différence d’une
« overdose » d’héroïne). Ce raccourci méconnaît, à dessein, et
donc de façon trompeuse, les morts que recrute le cannabis : sur la
route et dans certaines activités professionnelles ; les cancers ORL
et broncho-pulmonaires ; les victimes des infarctus du myocarde ;
ceux qui ne survivent pas à leurs accidents vasculaires cérébraux ;
ceux qui succombent à de méchantes pancréatites ; ceux victimes
de certains cancers du testicule ; les suicides liés à ses effets
inducteurs de dépression ; la désinhibition et ses conséquences
médico-légales (défenestrations, rodéos automobiles ou moto-
cyclistes, crimes, relations sexuelles non protégées vis-à-vis
de l’hépatite C ou du SIDA) ; la schizophrénie, dont 10 % des
victimes meurent de mort violente…
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