Page 133 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France



                                          Chapitre VI

                         L’irrésistible ascension de la cocaïne
                                  (qui descend des sommets andins)


                      La cocaïne  est le  principe  actif  majeur  des feuilles  (qui en
                   recèlent environ 1 %) d’un arbuste, Erythroxylon coca. Cet arbuste
                   pousse naturellement entre 500 et 1.200 mètres d’altitude, sur les
                   pentes chaudes et humides de la cordillère des Andes. L’arbuste
                   est  exploitable  pendant  une  quinzaine  d’années  ;  ses feuilles
                   persistantes permettent  jusqu’à quatre  récoltes  de feuilles  par
                   an. En raison d’un faible rendement d’extraction, il faut environ
                   300 kg de feuilles pour obtenir 1 kg de cocaïne base.
                      L’extraction  fait  appel  à  des solvants  organiques  (gasoil,
                   kérosène,  acétone).  Elle  aboutit  à  l’obtention  de  fins  cristaux
                   blancs, le chlorhydrate de cocaïne, la « neige ». La précipitation
                   à  chaud du chlorhydrate  de cocaïne  en  solution  par une base/
                   un alkali permet d’obtenir la cocaïne base ou « crack », qui se
                   présente sous forme de « rochers » ou « cailloux ». Ce nom de
                   crack tire son origine des crépitements émis lorsqu’on les vaporise
                   afin d’en inhaler les vapeurs.

                   Aspects historiques

                      La coca était la plante divine des peuples Quechua et Aymera,
                   qui préexistaient à l’empire Incas au Pérou. Les feuilles faisaient
                   l’objet d’une consommation rituelle par la famille royale et les
                   prêtres.
                      Amerigo  Vespucci, après sa découverte  des côtes  Véné-
                   zuéliennes, fit, le premier, référence à l’usage des feuilles de coca
                   par  les  indigènes  (1504).  Lors  de  l’invasion  espagnole,  Pizarre
                   (1533) en diffusa l’usage au peuple colonisé, afin qu’il travaille
                   plus et mange moins. Les feuilles de coca apparurent en Europe au
                   XIX  siècle. Leurs effets furent étudiés par le neurologue italien
                       ème
                   Mantegazza. En 1860, Albert Niemann (en Autriche), en isola la
                   cocaïne et Wilhelm Lossen détermina sa structure chimique.
                      Angelo Mariani, un pharmacien Corse, élabora un vin, auquel
                   il donna son nom. Il associait du vin de Bordeaux à un extrait de


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