Page 145 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France L'irrésistible ascension de la cocaïne
forment alors ces anticorps avec la cocaïne l’empêchent d’accéder
au cerveau.
Citons enfin les thérapies cognitivo-comportementales.
Cette diversité de moyens rappelle que lorsqu’on ne dispose
pas d’un procédé efficace, on s’ingénie à en développer d’autres
(de fait, aucun des traitements évoqués n’apparaît satisfaisant) ; de
plus, la mobilisation d’autant de stratégies et de moyens, montre
que le sujet est jugé sérieux, grave même, et quantitativement
important.
L’imagination sémantique/argotique des toxicomanes est
débordante. Elle cultive un ésotérisme utile pour la dissimulation.
Elle crée entre initiés un sentiment de groupe, d’appartenance ;
« qui se ressemble (ou parle un même langage) s’assemble ».
Illustrons ce constat par les nombreuses expressions utilisées pour
désigner la cocaïne ou ce qui s’y rapporte.
Quelques expressions traduites de l’argot du cocaïnomane
- High : culmination de la sensation de plaisir.
- Craving : envie irrésistible, impérieuse, de consommer de la
cocaïne (ou une autre drogue).
- Crash : descente, sensation de chute après l’euphorie.
- Sniff : inhalation de poudre de chlorhydrate de cocaïne, au
moyen d’une paille, par le nez.
- Binge : consommation compulsive d’une drogue.
- Rail : trait de poudre de chlorhydrate de cocaïne déposé sur
un support lisse, de façon préalable à son inhalation au moyen
d’une paille.
- Crack : cocaïne base.
- Free base : cocaïne base, obtenue selon des modalités différentes
de celles permettant l’obtention du crack.
- Speedball : association de cocaïne et d’héroïne.
- Black joint : crack mélangé à du tabac et/ou de la marijuana.
- Chasser le dragon : inhalation de vapeurs d’héroïne et de cocaïne.
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