Page 157 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France L'amphétamine et les amphétaminiques
euphorisants. Au cours de la conservation des feuilles, le taux
de cathinone diminue, du fait de sa transformation en cathine et
son effet psychotrope diminue, la cathine étant nettement moins
active. Ainsi, les feuilles vendues sur le pavé parisien, plusieurs
jours après leur cueillette, n’ont plus l’effet de celles que l’on
aurait pu consommer entre le Tigre et l’Euphrate. Leur mastication
chronique brunit les dents et verdit la langue. L’islam prohibe la
consommation de toutes les substances produisant une distorsion
de la personnalité ; aussi, les tribunaux islamiques en Somalie,
tout comme l’État en Arabie saoudite prohibent son usage. Par
contre, au Yémen, le Khat est librement consommé.
La cathinone ne diffère chimiquement de l’amphétamine
que par un atome d’oxygène (en lieu et place de deux atomes
d’hydrogène) ; ce groupe cétonique (C = O) est réduit en une
fonction alcool secondaire (H-C-OH) dans la cathine.
La cathinone
OH
NH
2
et la cathine CH 3
Chaines latérales des :
amphétamine cathinone cathine
-CH -CH-NH -CO-CH-NH - CHOH-CH -NH
2 2 2 2 2
– – –
CH CH CH
3 3 3
La cathinone est le point de départ de la synthèse de nombreux
dérivés, dont beaucoup manifestent des activités amphétaminiques
plus intenses que celles de leur précurseur.
Certains de ces dérivés ont connu ou connaissent encore
des usages thérapeutiques. Ce fut le cas de l’amfépramone
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