Page 160 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France L'amphétamine et les amphétaminiques
la toxicité somatique peut revêtir diverses expressions : cardio-
vasculaires, rénales, nécrose musculaire (rhabdomyolyse),
transmission du virus du SIDA (VIH), de l’hépatite C et d’autres
maladies sexuellement transmissibles.
La cathinone apparaît telle une amphétamine naturelle, végétale.
Elle est puissamment excitante, elle a des propriétés aphrodi-
siaques et anorexigènes. Comme l’amphétamine, c’est un agoniste
indirect des récepteurs dopaminergiques et noradrénergiques ; elle
agit par la libération neuronale de dopamine et de noradrénaline,
et ce d’une façon totalement indépendante de l’activité électrique
de leurs neurones.
La méphédrone, aux propriétés proches des amphétamines,
a fait son apparition en France en 2012, après avoir connu un
essor important entre 2009 et 2010 en Grande-Bretagne. Elle
est consommée majoritairement par les populations jeunes,
homosexuelles. Ils l’appellent « miaw miaw », « bubbles » ou
« M’Cat ». Lejoyeux et coll. ont détaillé dans la « Presse médi-
cale » (2013, pp. 1310-1316) les complications liées à son usage.
Ses effets cliniques sont proches de ceux de l’ecstasy et de
l’amphétamine, d’une façon moins puissante. Elle produit un état
d’agitation, d’euphorie, d’excitation psychomotrice, une sensation
de bien-être, une diminution de la sensation de fatigue. Elle
augmenterait les performances sexuelles. Ses effets psychotropes
aigus varient d’un individu à l’autre et dépendent de la dose
ingérée, de la composition du produit et de la voie d’administration.
Des symptômes anxieux et psychotiques, de type hallucinatoire,
s’observent aux fortes doses. Sa consommation installe
rapidement une addiction. Elle est à l’origine de complications
somatiques et psychiatriques : cardiotoxicité avec hypertension
artérielle et augmentation de la fréquence cardiaque, nausées,
sueurs, vomissements. Elle est à l’origine d’une altération des
performances cognitives, de troubles de la concentration et de la
mémoire, elle est rendue responsable de symptômes parkinsoniens.
La prise en charge des complications somatiques et
psychiatriques s’inspire de celle des complications somatiques
de la méthamphétamine : sédation avec les benzodiazépines ;
refroidissement des patients en hyperthermie ; utilisation de
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