Page 156 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                                   L'amphétamine et les amphétaminiques





                   Nous venons d’évoquer l’ecstasy, les cocaïniques,  les
                 amphétaminiques, avec leur immixtion dans le milieu « festif » ;
                 festif avec des guillemets,  car on peut se demander si ces
                 intoxications  appartiennent  bien  à  la  fête.  L’expression  «  Rave
                 party » est plus appropriée, quand on traduit l’expression rave par
                 délire. Le délire n’est pas un élément festif ; c’est une manifestation
                 de la folie. Certains individus, aux limites de cette pathologie, qui
                 font en permanence des efforts pour ne pas y sombrer, dans ces
                 circonstances se défoulent, « se lâchent », s’abandonnent à leur
                 prédisposition morbide, par la consommation d’une drogue. Ils ne
                 se posent pas assez la question de savoir s’ils pourront regagner
                 la rive de la normalité. Il y a des courants impétueux (certaines
                 drogues) et des petits nageurs (ayant une propension constitutive
                 au délire) qui seront incapables de regagner cette rive. Telle une
                 fatalité attachée aux drogues, ce sont les plus vulnérables, les plus
                 fragiles, qui sont le plus tentés par leur usage et qui se trouvent
                 bientôt engagés dans l’abus. Délirer c’est, étymologiquement,
                 sortir du sillon de la  pensée normale,  pour mener  une pensée
                 coupée de la réalité, qui emprunte au rêve, voire au cauchemar.
                   Le baromètre  santé déjà cité, nous apprend que la consom-
                 mation de l’ecstasy ainsi que celle  des amphétamines  sont en
                 hausse de respectivement 4,3 % et 2,3 %. L’usage dans l’année a
                 été multiplié par 3 entre 2010 et 2014 ; passant de 0,3 % à 0,9 %.


                 La cathinone et ses dérivés
                   La  cathinone est  à  l’origine  d’une  famille  de  dérivés,
                 les cathinones.  Elle est le composant psychotrope le plus
                 caractéristique des feuilles du Khat, (khat veut dire arbuste), le
                 « Khat des  Abyssins  » (l’Abyssinie étant  le nom ancien  de
                 l’Éthiopie) ; Catha edulis ; de la famille des Célastracées (famille
                 botanique à laquelle appartient le fusain). Le Khat est un arbuste
                 de six à huit mètres de haut. Sa culture a diffusé de l’Éthiopie
                 vers l’Arabie et le Yémen. Ses feuilles persistantes, peuvent être
                 mâchonnées en toutes périodes de l’année par les autochtones ; la
                 mastication fait passer dans leur salive la cathinone. Cet alcaloïde
                 produit  des effets amphétaminiques,  stimulants,  éveillants,


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