Page 195 - Desastre Toxicomanie
P. 195
Le désastre des toxicomanies en France Morphiniques et médicaments de substitution
S’agissant du coût de ces salles de shoot.
Pour assurer le fonctionnement de telles salles de shoot, 24h/24,
tous les jours, fêtes, dimanches, autres jours fériés et vacances
(la toxicomanie n’en connaissant pas), quatre équipes devraient
être opérationnelles. Chacune d’elles devrait être composée :
d’un médecin addictologue (formé à la réanimation, ce qui est
inhabituel) ; de deux infirmières ; d’un agent de sécurité (d’une
constitution robuste) ; d’une aide-soignante ; d’un quart temps de
psychologue ; d’un quart temps d’assistante sociale (soit pour leurs
salaires environ 850.000 € par an). Un appartement d’au moins
10 pièces (3 bureaux, deux salles d’injections, une cuisine, deux
salles de repos, une infirmerie avec du matériel de réanimation,
une salle de bain, un vestiaire, trois parkings, un chenil) sera
nécessaire ; à ces dépenses s’ajouteront le matériel consommable,
les produits de santé, les aliments, le téléphone, le chauffage,
l’amortissement du matériel etc. ; soit, au total, par salle, un
budget annuel de l’ordre d’un million d’euros. Dans l’hypothèse
où une telle salle serait installée, pour un bassin démographique
de 300.000 habitants, cela requerrait, pour la France entière, 220
salles de shoot, et pour le budget de la nation de l’ordre de deux cent
millions d’euros (200.000.000 €). Dans cette période de récession
économique, où de nombreuses demandes de moyens ne peuvent
être satisfaites, où l’on s’efforce d’effectuer des économies pour
tempérer l’accroissement d’une dette devenue abyssale, alors
que les moyens consacrés à la prévention des toxicomanies sont
manifestement insignifiants, mal ciblés et mal utilisés, une telle
dépense ne pourra être assumée qu’en l’empruntant aux dispositifs
mis en place en amont ; ce qui ne manquera pas de les affaiblir et
d’augmenter, à terme, le nombre de toxicomanes à accueillir dans
ces salles de shoot…
Les deux premières salles qui viennent d’être installées (Paris
et Strasbourg) jouxtent des hôpitaux ; cette proximité permet
des transferts rapides des overdoses ; elle crée une épouvantable
confusion des genres.
Au prétexte de la réduction des risques, plusieurs exactions
majeures sont commises :
195