Page 190 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                              Morphiniques et médicaments de substitution



                 de cette maladie grave qu’est l’addiction/la toxicomanie. Faudra-
                 t-il aussi dépêcher des médecins et des infirmières dans les cafés/
                 bars  pour  assister  l’alcoolisation  des  alcoolo-dépendants  et  des
                 alcooliques, afin de les faire entrer dans une filière de soins ?
                   Au plan de l’éthique médicale :
                   Prêtant le serment d’Hippocrate, à l’issue de sa soutenance de
                 thèse, le jeune docteur en médecine prend l’engagement de ne pas
                 mettre ses compétences au service de la corruption des mœurs. Or
                 ces salles de shoot constituent d’épouvantables signaux envoyés
                 aux plus jeunes, dédramatisant, banalisant l’image des drogues,
                 conduisant, comme on doit le redouter, à la dépénalisation, suivie
                 bientôt de la légalisation de toutes les drogues.
                   Au plan de la responsabilité médicale :
                   Le toxicomane arrivant  dans ces salles de shoot avec  sa
                 drogue, le  médecin  supervisera  alors,  voire  même  procédera  à
                 l’administration intraveineuse d’un produit dont il ne connaît ni
                 la nature, ni la concentration ; or on sait combien ces drogues, par
                 le jeu de coupages successifs, sont adultérées par des ingrédients
                 variés, qui ajoutent à la drogue leur propre toxicité.
                 - Le médecin acceptera que soit effectuée l’injection parentérale
                  de solutions de substances ni stériles ni apyrogènes.
                  - Le toxicomane, rassuré par un environnement médicalisé, sera
                  tenté d’aller vers les plus hautes doses de drogues ; donnant libre
                  cours à son « toujours plus, toujours plus souvent, toujours plus
                  fort ». Le rôle du médecin s’apparentera à être présent au-dessous
                  d’une fenêtre du cinquième étage pour recevoir, sur un matelas
                  de caoutchouc gonflé, celui qui sautera ; l’immeuble, doté d’un
                  ascenseur permettra au desperado d’accéder plus facilement à
                  l’étage du saut. Ce ne sont typiquement pas les objectifs des
                  individus qui s’engagent dans la carrière médicale, la plupart
                  d’entre eux étant animés d’une vocation qu’ils veulent mettre au
                  service de la guérison des patients…
                 - Qui sera responsable des overdoses, voire des décès, qui
                  pourraient survenir dans ces salles de shoot ? Même si la loi
                  dégage le médecin de cette responsabilité afin de le recruter pour
                  ce « sale boulot », peut-il, en son âme et conscience, s’affranchir
                  de cette responsabilité ?


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