Page 25 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France               Drogues, toxicomanies, addictions



                   ou encore : « le médecin m’a prescrit tout un tas de drogues ».
                   Aussitôt dit, surgissent les embrouilleurs  bénévoles (mais pas
                   désintéressés), les contradicteurs à l’affut qui, comme à l’habitude,
                   s’escriment à discréditer l’essentiel en excipant des détails ; ils
                   brandissent l’exception  pour invalider  la règle. Ils argumentent
                   que certains médicaments font l’objet  de détournements
                   toxicomaniaques.  Nous réserverons un chapitre  particulier  à ce
                   phénomène, qui est réel mais minoritaire. C’est d’ailleurs devant
                   un tel constat qu’on est souvent conduit à les invalider en tant
                   que médicaments. Néanmoins, quand ils semblent irremplaçables,
                   ils conservent leur statut de médicament, mais leur prescription,
                   tout comme leur délivrance, se trouvent encadrées. On cite surtout
                   l’exemple emblématique de la morphine, analgésique parmi les
                   plus puissants, dont l’usage thérapeutique  peut  engendrer une
                   addiction. De fait, cette morphine peut être utilisée d’emblée à
                   des  fins  toxicomaniaques.  Les  benzodiazépines,  qui  sont  les
                   plus puissants anxiolytiques disponibles, voient  souvent leur
                   usage virer à l’abus. On observe la gourmandise avec laquelle,
                   pour obtenir la légalisation du cannabis à des fins « récréatives »
                   (même si la récréation peut virer au drame), certains s’appliquent
                   à le faire adouber comme médicament, bon pour tout et bon pour
                   tous. C’est  la stratégie  du cheval  de  Troies,  qui  le  déguise  en
                   médicament, pour le faire entrer, la tête haute, dans la cité, sous
                   les acclamations de la foule en liesse... Le ministère de la Santé,
                   sous la houlette de sa ministre, Marisol Touraine, s’est prêtée à
                   cette mystification.
                      À la notion de drogue est attachée celle d’abus, c’est-à-dire
                   d’un usage (l’us) excessif.
                      Les drogues sont des agents psychotropes, qui agissent d’une
                   façon directe sur le cerveau, pour susciter des effets psychiques
                   dont l’intensité est reliée à la dose administrée, c’est-à-dire à la
                   concentration atteinte dans l’environnement des cellules nerveuses/
                   neurones cérébraux. Ces psychotropes, quand il s’agit de drogues,
                   ont la particularité d’induire, dès les premiers usages, des sensations
                   que l’utilisateur apparente au plaisir. L’Homme [avec un H, i.e.
                   l’homme (h minuscule) et la femme] est consubstantiellement/
                   intrinsèquement/constitutivement,  hédonique  ; il  a besoin de


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