Page 301 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Pour une gestion profondément modifiée des produits de substitution à l’héroïne
rière des clauses hors de propos, des formules creuses, un laxisme
pourvoyeur de drames. Ils doivent analyser et communiquer leurs
résultats, que l’on pressent pitoyables. Ce doit être le prélude à
un aggiornamento fondamental pour améliorer, sans délai ni coût
supplémentaires, la prise en charge des victimes de ces addictions.
Ce n’est pas un fonds de commerce à faire prospérer en accroissant
le nombre des victimes et la gravité de leur état. Si l’incapacité de
guérir est patente, il faut changer les modalités de traitements et
redoubler d’effort sur la prévention, afin d’éviter le recrutement
de victimes supplémentaires. Empêchons ces praticiens inutiles de
devenir nuisibles. Ne les laissons pas se transformer en législateurs,
pour faire évoluer la loi et cacher leur incapacité de soigner.
Prévenir et soigner sont les seules fonctions que l’on attend d’eux ;
« sutor ne supra crepidam ». Chacun son métier et les toxicomanes
seront mieux traités. Que les addictologues de terrain restituent au
législateur leurs pratiques, leurs difficultés, leurs résultats, leurs
souhaits professionnels ; qu’ils justifient de leurs émoluments, de
leurs besoins de fonctionnement et qu’ils communiquent chaque
année le bilan de leurs résultats. Pour sa part le législateur devrait
s’entourer des avis exprimés au sein d’un large conseil formé :
de juristes, d’éducateurs, de neurobiologistes, de toxicologues,
d’épidémiologistes, de médecins généralistes, de pharmacologues,
de policiers, de membres de l’administration pénitentiaire,
d’économistes, de victimes guéries de la drogue, de familles
touchées par celle-ci ; d’employeurs, de médecins du travail,
d’enseignants, de sportifs, de ministres des cultes, de spécialistes
de la communication ; j’allais oublier, d’addictologues... Ce haut
conseil s’informera des résultats de ce qui se fait dans d’autres
pays. Il veillera à ne pas se laisser influencer par des médias qui
débordent, eux aussi, très largement, leur périmètre d’action. Il
s’efforcera de ne pas traiter de ce sujet sanitaire, social, sociétal
en le coinçant dans les mâchoires de la bipolarisation droite –
gauche. Les toxicomanies transcendent ce clivage ; elles frappent
avec la même rigueur dans ces deux camps. Elle doit être abordée
en se débarrassant des scories idéologiques héritées de Mai 1968,
dont on mesure chaque jour davantage le prix qu’en paie notre
jeunesse. Ce haut conseil proposera au ministre de la Santé et à
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