Page 298 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Pour une gestion profondément modifiée des produits de substitution à l’héroïne
d’écrou, et ne pas se contenter de le changer seulement de cellule.
Ne pas se contenter de le transférer de la cellule héroïne dans la
cellule méthadone puis dans la cellule « subu » ad vitam, ces deux
dernières sont si proches de la cellule héroïne, que la tentation
reste forte de la réintégrer.
Les centres méthadone ou le recours au Subutex , doivent être
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considérés comme des paliers de décompression, pour remonter
plus ou moins rapidement, mais systématiquement, vers la surface,
vers la vie au grand air, sans les semelles de plomb d’aucune
drogue !
Dans l’hypothèse où l’on recourrait à ce « subu », ce devrait être
dans des conditions autres que celles qui prévalent actuellement,
dans lesquelles, fréquemment, il est prescrit d’emblée, sans
un passage préalable par la méthadone (autre traitement de
substitution à l’héroïne).
La prise en charge thérapeutique des héroïnomanes ne peut se
limiter, tant s’en faut, à la seule prescription de ces médicaments.
Ils ne devraient être prescrits que par des praticiens formés d’une
façon rigoureuse à leur utilisation (formations qui devraient être
validées) ; praticiens qui s’engageraient à consacrer au patient
le temps d’une prise en charge globale, aidés pour cela par des
psychologues et assistantes sociales. L’addiction ne peut être
réduite à la seule consommation de drogue. Outre la technique,
qui est importante, il y a la psychologie, et la disponibilité. Des
honoraires spécifiques récompenseraient les praticiens qui se
dévouent à cette cause.
Cela doit être parfaitement encadré afin de rendre impossible
les détournements dont l’importance discrédite cette stratégie et
les praticiens qui laissent filer, en n’encadrant pas d’une façon
rigoureuse les moyens mis à leur disposition. Le prix très élevé,
pour la collectivité, de la buprénorphine à haut dosage (BHD), rend
encore plus insupportable le constat de ses nombreux échecs. Pour
empêcher la poursuite des errements dénoncés, il faut systématiser
chez l’héroïnomane la consommation quotidienne contrôlée de la
méthadone, dans un centre ou devant le pharmacien qui la délivre.
Cela permet de maintenir le contact, de recevoir des doléances,
de prodiguer des conseils, d’assurer un soutien psychologique,
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