Page 295 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Pour une gestion profondément modifiée des produits de substitution à l’héroïne
pourrait consommer. Alors il les vend à de jeunes toxicophiles
qui, à un prix modique, font l’expérience de cet opioïde, dont
ils deviendront bientôt « accros ». Après un certain temps, ne
se satisfaisant plus de son charme qu’ils jugeront trop discret,
ils passeront à l’héroïne ; c’est ainsi que le « Subu » recrute
de nouveaux adeptes de l’héroïne. Ce trafic donne, bien sûr, à
l’héroïnomane les moyens de revenir à sa chère héroïne. La boucle
de l’aberration est ainsi bouclée, aux frais de la « Sécu », dans le
silence assourdissant de ceux qui règnent sur l’« addictologie ».
Paraphrasons madame Manon Rolland « Réduction des risques,
que de crimes, (car cela est criminel), on commet en ton nom ».
Plus d’un tiers du marché de la buprénorphine serait détourné
de la finalité affichée. Le pire des risques est, en effet, le recrute-
ment de nouveaux abonnés aux morphiniques et aux drogues
injectables. Le remède apparaît ainsi pire que le mal.
Depuis qu’existent ces détournements, on ne peut plus jouer
de la surprise, de l’inopiné, de l’inattendu. On est dans l’admis,
l’accepté, presque dans l’organisé ; dans les petits arrangements
occultes entre des drogués, des médecins, des pharmaciens,
l’assurance sociale, un laboratoire pharmaceutique, les pouvoirs
publics.
Quand on donne un coup de pied dans ce nid de frelons, orga-
nisateurs et bénéficiaires de ces petites niches écologiquement/
économiquement douillettes, ne supportent pas d’être dérangés ;
gare à leurs piqûres, à leurs déclarations enflammées, à leurs
sarcasmes, tandis qu’ils restent muets sur les chiffres de ces
détournements.
Certains praticiens incapables de s’opposer, ou ne voulant pas
s’opposer, au « toujours plus, toujours plus souvent, toujours plus
fort » du toxicomane, tentent de s’en justifier en prétendant que
s’ils leur résistaient, ils seraient physiquement menacés...
Loin d’être « vent debout » contre le détournement par
injection du « subu », la directrice de la MILDECA (Madame
Jourdain-Menninger), lors d’un audit à l’Assemblée nationale,
s’est agenouillée au pied de ces injecteurs, promettant de mettre
à leur disposition une buprénorphine sous une forme vraiment
injectable.
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