Page 290 - Desastre Toxicomanie
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Faire barrage aux cocaïniques, aux amphétamines et aux substances apparentées



                  FAIRE BARRAGE AUX COCAÏNIQUES,

                               AUX AMPHÉTAMINES
                   ET AUX SUBSTANCES APPARENTÉES


                   La  cocaïne  (en particulier le  crack) devient  plus abondante
                 et moins chère sur le territoire français. La très grande vitesse
                 d’accrochage  à  cette  drogue  doit  être  rappelée,  sans  relâche,  à
                 ses utilisateurs potentiels. Beaucoup d’entre eux croient que
                 l’expérimentation ne les engage à rien, qu’ils arrêteront quand ils
                 voudront. Ce bel optimisme est particulièrement déplacé avec la
                 cocaïne ; il faut le marteler. Le coût de la cocaïne en a longtemps
                 restreint  l’usage ; cantonnant cette  drogue essentiellement  au
                 milieu du showbiz ; la chute importante de son prix, avec le crack,
                 explique la croissance rapide de sa diffusion.
                   Les  amphétaminiques  sont  d’une  synthèse  facile  ;  d’où leur
                 faible prix de revient. Leur prix de vente, quoique beaucoup plus
                 élevé,  est néanmoins très accessible.  Cette  forte valeur ajoutée
                 suscite des vocations chez des chimistes avides de gain et non
                 dénués d’imagination...
                   Si  le  nombre  des  produits  classés  comme  stupéfiants  (et,
                 partant, interdits) est élevé, il est très sous-évalué, eu égard à
                 la multitude de substances qui libèrent de la dopamine dans le
                 noyau accumbens. Quand apparaît  un nouveau produit sur le
                 marché, avant que les pouvoirs publics ne le considèrent comme
                 amphétaminique et l’inscrivent sur la liste des produits interdits,
                 il se passe plus d’une année. Pendant ce temps ses producteurs
                 ont  bénéficié  de  confortables  retours  sur  leur  investissement  et
                 ont conçu un produit de remplacement qui disposera à son tour
                 d’une année de libre diffusion avant de tomber sous le coup d’une
                 interdiction.
                   Deux molécules  chimiquement  voisines  peuvent  développer
                 des effets pharmacologiques très différents, car elles peuvent
                 affecter  des cibles  biologiques  très  différentes.  C’est  un casse-
                 tête pour l’administration, qui ne peut jeter l’anathème sur toute
                 une classe chimique et ne peut interdire que les molécules dont
                 la nocivité est établie. Les interdictions pourraient s’effectuer sur


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