Page 288 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                                                   "Halte au cannabis"



                  médicales du travail ; ils pourraient l’être, d’une façon inopinée,
                  quand la personne prend sa fonction. Ces tests s’apparenteraient
                  aux contrôles  effectués  sur le bord de la route, quand la
                  gendarmerie fait souffler un conducteur dans un éthylomètre ou
                  pratique un test salivaire.

                   Une attention très particulière devra être réservée aux hôpitaux
                 psychiatriques  qui comptent dans leur patientèle  nombre de
                 victimes de ce cannabis ; des déprimés ayant fait des tentatives
                 de suicide, mais aussi et surtout des psychotiques. Il existe une
                 énorme  surreprésentation  des consommateurs  de cannabis  chez
                 les victimes de schizophrénie. On sait aussi la responsabilité de
                 cette drogue dans la résistance aux traitements antipsychotiques ;
                 ce qui a pour corollaire l’allongement de la durée moyenne de
                 leurs  séjours  hospitaliers.  On  sait  enfin  qu’il  accroît  le  risque
                 de déclencher des comportements auto- ou hétéro-agressifs. Or,
                 dans  beaucoup  d’établissements  hospitaliers  psychiatriques,  le
                 cannabis circule librement, de par la complaisance de praticiens,
                 qui se contentent de multiplier les tests urinaires pour le constater,
                 et de par la négligence de leur administration. Dans le processus
                 « d’accréditation  » de ces établissements,  une attention  très
                 particulière devrait être portée aux efforts qu’ils développent pour
                 mettre à l’abri de cette drogue les patients qu’elle a tant maltraités
                 et que ces établissements ont à traiter.

                   Le samedi 18 octobre 2015, à Paris, la prise de sept tonnes
                 de résine de cannabis fit la une des actualités radio et télévisées.
                 L’importance  était  telle  que  le  président  de  la  République,  en
                 personne, s’était  rendu sur les lieux  pour déclarer  qu’il venait
                 « d’être porté un coup fatal au trafic de cannabis », pas moins. On
                 apprenait ensuite que cette prise avait été fortuite ; la police avait
                 été alertée par un riverain, troublé par l’animation qui régnait à
                 l’entour de trois camionnettes en stationnement. De plus, aucun
                 des trafiquants n’avait été arrêté… Ce fait divers invite à formuler
                 quelques  réflexions.  Si  sept  tonnes  de  cannabis  constituent
                 une très belle découverte, elles représentent moins de 10 % de
                 ce qui est saisi en France chaque année. Cette prise perturbait,


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