Page 293 - Desastre Toxicomanie
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Pour une gestion profondément modifiée des produits de substitution à l’héroïne
par l’évidence et pour faire taire les détracteurs qui voudraient
faire constater que les craintes qu’ils avaient exprimées a priori se
vérifient a posteriori.
La substitution de l’héroïne par la buprénorphine à haut
dosage, le Subutex (le « subu »), est présentée comme une de
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ces « avancées » dont on ferait bien de ne pas reparler. Pourtant,
à l’écoute des murmures qui s’amplifient, cette modalité de
substitution devrait être reconsidérée de fond en comble. Son
coût est considérable pour l’assurance maladie ; le développement
de génériques ne l’a pas fait notablement diminuer. Il faut donc
s’interroger sur l’absence du transfert massif des prescriptions du
« Subu » vers ces génériques. Leur désaffection tiendrait à une
moindre facilité d’injections - oui, d’injections ! Ce n’est pas un
lapsus, car cette buprénorphine, développée pour faire rompre
les héroïnomanes avec leur comportement injecteur et les mettre
à l’abri des risques liés à cette pratique, fait maintenant l’objet
d’injections, chez au moins un tiers de ses « bénéficiaires ».
Pour se justifier de ne pas prescrire ces génériques, d’aucuns
expliquent qu’il ne faut pas perturber les habitudes prises avec la
forme princeps (le Subutex ). Certaines associations d’aide aux
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toxicomanes (subventionnées par des fonds publics), facilitent
cette pratique de l’injection (sous le prétexte de réduire le risque
de développer un « syndrome de Popeye ») en offrant, en plus de
la seringue et de l’aiguille, un filtre à interposer entre les deux,
pour retenir les particules de la partie insoluble des comprimés
sublinguaux. Voilà donc ce médicament, promu et diffusé pour
faire rompre l’héroïnomane avec son comportement injecteur, qui
fait l’objet d’injections ; ce que certains organismes, bénéficiaires
de la manne publique, s’appliquent à faciliter. Faire renoncer à ce
comportement injecteur est pourtant le premier pas pour éloigner
le patient de l’héroïne, et pour prévenir les risques veineux et
infectieux (hépatites, SIDA...) associés à l’usage de la seringue (la
seringue de Pravaz, objet de dépravazation...).
Une autre raison de revisiter cette buprénorphine à haut dosage,
tient à une absence régulière de prise en compte de la logique
pharmacologique ; logique qui voudrait que cette buprénorphine à
haut dosage ne soit pas prescrite d’emblée à l’héroïnomane, mais
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