Page 85 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                       Immersion dans l’alcool



                   assez  longtemps, restent  très  fragiles,  vulnérables,  prompts  à
                   renouer subitement avec leurs démons. Cette tentation diminue
                   avec la prolongation de l’abstinence, confortée par la fréquentation
                   d’associations d’anciens buveurs, dont les participants se fortifient
                   mutuellement, en se fortifiant par l’aide qu’ils apportent aux plus
                   récemment  sevrés. L’Association  des  Alcooliques  Anonymes
                   (AAA) rassemble 591 groupes largement répartis dans notre pays.
                   Ce concept est né aux USA en 1935 ; il fut adapté à la France, en
                   1960, après sa promotion effectuée par des articles du journaliste/
                   écrivain Joseph Kessel. Cette association regroupe actuellement
                   près de 6.000 membres.
                      Les tenants de la réduction des doses  considèrent, non sans
                   pertinence,  que « le poison étant  dans la dose », la réduction
                   de cette  dose diminue  la  toxicité  de l’alcool,  sans néanmoins
                   l’annuler. On a vu (supra) que l’accroissement  de la mortalité
                   due à l’alcool survient dès la dose d’un verre et demi de vin.
                   Venant aussi à l’appui de cette deuxième  attitude,  on notera
                   qu’une réduction  de la consommation  d’alcool peut constituer
                   un « palier de décompression ». Le patient qui éprouve de cette
                   réduction un soulagement manifeste, peut être incité à poursuivre
                   la  décroissance  et  aller  ainsi  vers l’abstinence  complète.  Une
                   réduction  de la consommation  d’alcool  est, pour l’alcoolique,
                   moins effrayante que le sevrage. « Le mieux est l’ennemi du bien »,
                   s’il  les dissuade  d’essayer. Pour ceux  qui  prônent  l’abstinence
                   complète, la stratégie de réduction des doses est un « conte de fée »
                   qui, dans « la vraie  vie », celle  de leurs services d’alcoologie
                   (passés je crois, plus que présents), leur paraît irréaliste. Le débat
                   s’envenimant, les partisans d’une abstinence d’emblée complète,
                   suspectent  leurs opposants d’une  coupable  complaisance  pour
                   les médicaments réducteurs de la consommation d’alcool et les
                   industries pharmaceutiques qui les développent. Ces médicaments
                   en vogue étant le nalméfène (Selincro ) ; le baclofène (Liorésal ) ;
                                                       ®
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                   le gamma-hydroxy butyrate  (Alcover ). À l’appui de leur
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                   dénégation, les partisans du sevrage complet soulignent que la
                   fragilité psychique de l’alcoolo-dépendant et, plus encore, celle de
                   l’alcoolique, fait que la persistance de l’usage est une tentation forte
                   et permanente à renouer avec les hautes consommations antérieures.


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